J’entends cette phrase « Je ne veux plus retourner au travail » autour de moi. Ou je la lis parfois sur les réseaux sociaux. Cette situation peut surgir un matin, sans prévenir, ou faire suite à une longue période de retrait. Et vous, que ressentez-vous après plusieurs semaines de vacances, de télétravail, ou un arrêt de longue durée ?

Dans cet article, je vous propose une liste de questions et pistes de solutions pour sortir de cet état et retrouver de la joie et de la motivation.

« Je ne veux plus retourner au travail » : pourquoi ?

je ne veux plus retourner au travail pourquoiNotre corps nous parle. Nos émotions nous délivrent un message, souvent lié à un besoin non satisfait. Ainsi, la peur nous rappelle notre besoin d’être protégé, rassuré. La tristesse nous demande à être consolé. La colère, suite à un dommage subi, nous pousse à demander réparation, à être entendu. La joie nous encourage à partager. Le dégoût nous incite à nous éloigner, etc.

Quand on dit « je ne veux plus retourner au travail », les causes sont souvent multiples, elle s’entremêlent. Le premier pas pour aller mieux consiste à identifier les causes possibles, et leur importance les unes par rapport aux autres. Je vous propose quatre catégories, assez fréquentes dans la perte de motivation au travail : les conditions difficiles, les relations difficiles, des manques, et un sentiment de décalage.

« Je ne veux plus retourner au travail » : conditions difficiles

je ne veux plus retourner au travail pénibleQuelle vie souhaitons-nous ? Faut-il vraiment se « tuer à la tâche » ? À quoi bon ? Dans notre culture occidentale, le travail serait forcément laborieux et en aucun cas source de plaisir. Heureusement, la culture évolue vers la recherche du bien-être au travail.

Certains emplois sont objectivement plus pénibles que d’autres, mais chacun le vit différemment. Par exemple, pour un travail manuel (maçon ou carreleur), certains souffriront physiquement alors que d’autres y verraient une occasion de pratiquer une activité physique, tout au long de la journée. Quelques exemples de pénibilité au travail : les horaires décalées et le travail de nuit, les temps de trajet importants, des environnements sonores ou chargés de poussières, une pression de résultat incessante, etc.

Ces conditions impactent notre état physique et psychologique (fatigue, stress, charge mentale…) Il peut être utile de lister toutes les causes possibles qui pourraient vous affecter. Cette étape permet de désamalgamer, et donc de transformer une montagne de problèmes, en de nombreux petits obstacles, plus faciles à surmonter, les uns après les autres. Pour chaque cause, vous pouvez identifier ce qu’il est possible de changer, plus ou moins facilement. Quand un environnement ne nous convient pas, on peut décider de changer l’environnement lui-même, ou bien notre relation à notre environnement.

« Je ne veux plus retourner au travail » : relations difficiles

je ne veux plus retourner au travail relationsLe lieu de travail est très souvent un espace social, dans lequel nous interagissons avec les autres, sans forcément les avoir tous choisis. On peut bien s’entendre avec certains collègues, mais les relations peuvent aussi devenir invivables si on les laisse se dégrader : jeux psychologiques, harcèlement moral, confrontation à la souffrance des autres, compétition malsaine, conflit avec la hiérarchie, etc. Alors, le « je ne veux plus retourner au travail » prend tout son sens dans cette mauvaise ambiance au travail.

Là encore, vous pouvez commencer par identifier précisément avec qui c’est difficile (pour éviter les généralisations) et ce qui se joue le plus souvent, les schémas récurrents. L’objectif est de retrouver de la sérénité dans sa relation à l’autre. Nous n’avons pas la capacité de changer l’autre, mais nous pouvons modifier nos comportements, et donc notre relation à l’autre. En modifiant la relation, les comportements de l’autre changeront… mécaniquement. Les axes utiles à creuser pour assainir ses relations sont la confiance en soi, l’affirmation de soi, sa capacité à dire non et à exprimer ses besoins. Et la bonne nouvelle, c’est que ça s’apprend et ça se développe par de nombreuses techniques (thérapie, coaching, formation, méditation, théâtre…)

« Je ne veux plus retourner au travail » : manques

je ne veux plus retourner au travail ennuiLe vide, le manque peuvent également causer de la souffrance. Commençons par le grand classique manque de reconnaissance ! Culturellement aux États-Unis, les managers encouragent leurs collaborateurs. En Europe, ça commence, mais les signes de reconnaissances positifs sont encore rares. Pourtant, leurs effets bénéfiques ne sont plus à prouver. Éric Berne, père de l’Analyse Transactionnelle, définit dans son ouvrage Des jeux et des hommes, les signes de reconnaissance comme « tout acte impliquant la reconnaissance de la présence d’autrui. »

Alors comment obtenir des signes de reconnaissance positifs quand l’autre n’en donne pas facilement ? Tout simplement en les lui demandant ! Claude Steiner propose un modèle en cinq actions pour l’échange des signes de reconnaissance : les demander, les accepter, les refuser, les donner, et s’en donner. La reconnaissance passe aussi par le niveau de salaire. Il devrait correspondre à la valeur du travail que vous fournissez, avec toute la subjectivité autour de cette évaluation. Sans cette reconnaissance, il est logique de ne plus vouloir retourner au travail.

Le manque peut également s’exprimer par l’ennui, ou le manque de stimulation intellectuelle, ou encore le manque de sens. Les motivations diffèrent d’un individu à l’autre. Certains veulent se sentir utiles, d’autres recherchent le plaisir, d’autres seront satisfaits proportionnellement à l’effort fourni, etc. Pour se stimuler de nouveau, on peut commencer par identifier quelles sont ses moteurs motivationnels. Qu’est-ce qui nous plaît vraiment, qui nous booste, qui nous fait plaisir ? Une fois ces moteurs connus, quelles sont les activités qui font tourner ces moteurs ? Alors, il ne reste plus qu’à renouveler ces activités aussi souvent que possible.

« Je ne veux plus retourner au travail » : sentiment de décalage

je ne veux plus retourner au travail rôleJ’entends par « décalage », un écart entre ce que nous souhaiterions et ce que nous vivons. L’écart de valeurs est sans doute le plus fort et le plus difficile à vivre. Comment une personne particulièrement honnête peut-elle interagir avec un commercial fourbe ? Je suis convaincu que le bonheur, y compris au travail, n’est possible que si on reste authentique. La suradaptation ne fonctionne qu’à court terme, car elle consomme de l’énergie. Il me semble donc important d’être soi-même, y compris au travail, ce qui n’est pas toujours facile.

Au-delà du décalage vécu personnellement, de nombreuses entreprises n’ont même pas conscience du décalage qu’elles vivent en leur sein. Elles affichent leurs valeurs (positives) dans une charte mais appliquent l’inverse au quotidien : bienveillance, courage et convivialité à l’affichage, et management directif par la peur dans les faits ! Idem dans les processus : une volonté de simplifier affichée, et un empilement de procédures tel un mille-feuilles dans les faits. Je pourrais aussi ajouter l’absence de décisions ou les retournements de vestes incessants…

Dans cet univers parfois « absurde », certains prennent de la distance ou compartimentent, d’autres se résignent, d’autres quittent l’entreprise… Pour le coup, ils ne veulent vraiment plus retourner au travail ! Ce décalage est d’autant plus intense pour ceux qui perçoivent clairement ce qu’il s’y joue, comme une pièce de théâtre où chacun joue fidèlement son rôle…

Des solutions concrètes

je ne veux plus retourner au travail en parlerPour compléter les quelques conseils et pistes de réponses proposés dans les paragraphes précédents, je vous invite à prendre du recul, à parler de votre situation autour de vous.

Parfois, cette période n’est un coup de blues passager et il n’y a pas grand-chose à faire, si ce n’est laisser le temps faire son travail. Vous pouvez également en parler avec vos proches, ou des collègues en qui vous avez confiance et qui sauront vous comprendre : votre manager, votre responsable RH, l’assistante sociale, ou un représentant du personnel. Si c’est plus profond, et que vous souhaitez réellement évoluer, vous pouvez en parler à un professionnel de l’accompagnement : un coach, ou un thérapeute. Enfin si vous pensez que votre souffrance relève de la médecine, n’attendez pas pour consulter votre médecin.

Une méthodologie pour vous aider : identifier ses émotions et ressentis, lister les causes possibles, les nommer et les classer par ordre d’importance. Puis pour chaque cause, envisager des solutions à votre portée et les mettre en actions.

Conclusion

La baisse de motivation est un indicateur fort à prendre en compte, pour agir plutôt que subir.

Si vous êtes perdu et que vous ne savez pas par où commencer, vous pouvez faire le point avec un coach pour identifier des solutions adaptées à votre situation.

Loïc Quintin de Kercadio, coach professionnel