Avez-vous déjà ressenti un manque de stimulation intellectuelle ? Si oui, dans quelles phases de votre vie : à l’école, en famille, au travail, en réunion, lors d’un dîner interminable ?

Nous aborderons dans cet article les situations dans lesquelles l’ennui pourrait devenir pesant, et des clefs pratique, à plus ou moins long terme, pour retrouver de la stimulation intellectuelle.

La recherche de stimulation intellectuelle pour fuir l’ennui

stimulation intellectuelle Dans notre société moderne, tout s’accélère. Au travail. À la maison. Dans les transports. En attendant à la caisse du supermarché. Pas de temps à perdre. Et surtout, ne pas « perdre son temps » à s’ennuyer. Pourtant, l’ennui est riche en bienfaits : développer son imagination et sa créativité, aller davantage vers les autres, prendre de la distance et se ressourcer, réfléchir sur soi-même, etc.

Pourtant, les distractions à notre disposition sont nombreuses, en particulier grâce aux smartphones. Pourquoi ce besoin de stimulation intellectuelle pour fuir l’ennui ? Est-ce justement pour ne pas avoir à réfléchir sur soi-même ? Est-ce pour fuir le temps qui s’écoule et ne pas penser à notre finitude ? Est-ce pour nous sentir vivants, ou utiles ? Paradoxalement, de plus en plus de personnes ralentissent leur rythme de vie, en pratiquant le yoga ou la méditation. Parmi elles, certaines optimisent leur journée et gardent le contrôle en chronométrant leur « temps de pause »...

L’ennui au travail et le manque de stimulation intellectuelle

Les termes se multiplient pour parler de la souffrance au travail : « burn-out », « bore-out », « brown-out »… Le plus connu, « burn-out », est l’état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié à une longue exposition à des situations exigeant une implication émotionnelle importante. Le « bore-out » est un sentiment d'inutilité à cause du manque d'occupation. Enfin le « brown-out » dénonce un travail dans lequel un salarié ne trouve pas (ou plus) de sens.

stimulation intellectuelle compta Le manque de stimulation intellectuelle au travail n’est pas forcément dû au manque d’intérêt du poste occupé. Il s’agit plutôt de l’inadéquation entre le poste et le salarié. Pour prendre une caricature en exemple, un comptable peut adorer son job et le trouver très stimulant : chaque écriture est une histoire, parfois même une enquête à mener… Alors qu’un profil non comptable verrait dans le même travail, une suite d’écriture codifiées à saisir bêtement selon certaines règles.

Pour ma part, lorsque j’étais ingénieur au CNES (centre spatial), je m’ennuyais au travail parce que la quantité de travail de mon poste était très inférieure à ma capacité de production. Dans toute tâche, je recherche l’efficience, à savoir fournir l’effort et le temps minimum pour atteindre l’objectif fixé. La difficulté quand on travaille en équipe, c’est qu’on a tous un rythme différent. Régulièrement, je devais « attendre » la production des autres pour poursuivre ma tâche. Je n’avais qu’une dizaine de projets en parallèle et assez vite, tous les projets étaient « en attente ».

Dans ce contexte, j’ai appris à me créer mon propre travail. J’avais identifié des besoins et sur mon temps « libre », j’ai développé un site intranet pour présenter les produits de mes collègues. Un jour, ma chef de service est entrée dans mon bureau et elle a vu du code informatique sur mon écran. Elle m’a demandé ce que je faisais (j’étais censé écrire des documents et des emails, mais pas coder). Je lui ai montré mon prototype. Elle m’a répondu qu’on ne m’avait pas demandé de faire ce genre de choses. Je lui ai donc demandé s’il y avait un souci sur mes autres tâches, ou des choses en retard. Tout était à jour. Lorsque j’ai quitté le service deux ans plus tard, mon site a continué à être utilisé et à évoluer. Comme quoi, ça répondait à un vrai besoin...

Concrètement, comment re/trouver de la stimulation intellectuelle ?

Isabelle nous donne 5 conseils pour sortir de l’ennui au travail : analyser son ennui, se reconnecter à ses envies, participer à un projet, contribuer au bien-être au sein de son entreprise, et proposer ses idées à son manager.

stimulation intellectuelle travail Lorsque j’étais « mis au placard », j’ai commencé par demander du travail à mon manager. Il n’était pas question que je fasse semblant, ça aurait été contre mes valeurs (en l’occurrence être authentique). Comme il n’avait rien à me donner, j’ai en profité pour utiliser mon temps à bon escient. J’étais présent au bureau et je m’occupais à titre personnel. Encore une fois, pas question de faire semblant ; j’ai vu tant de collègues faire croire qu’ils étaient débordés, pour surtout éviter qu’on leur donne plus de travail… Je ne fonctionne pas comme eux. Je me centrais sur moi et ma reconversion. Je consacrais mon temps à mes recherches dans le cadre de mon bilan de compétences, puis je lisais des livres sur le coaching, pour découvrir ce métier que je ne connaissais pas avant mon bilan, et qui me correspond parfaitement.

Je ne vais pas dresser une liste de conseils généraux et applicables à tout le monde pour retrouver de la stimulation intellectuelle. Je vous propose plutôt quelques questions :

  • Qu’est-ce qui vous stimule ?
  • En étant honnête avec vous-même, pourquoi exercez-vous votre travail actuel, quelles sont vos motivations profondes ?
  • Comment changer votre perception pour voir le positif dans ce contexte a priori négatif ?
  • Que pourriez-vous changer dans vos relations aux autres pour être plus stimulé/e ?
  • Que pourriez-vous mettre en œuvre dès aujourd’hui pour des effets immédiats ?
  • Qu’envisagez-vous à plus long terme (5 ans par exemple) ? Comment amorcer ce changement ?

La stimulation intellectuelle peut aussi se nourrir en dehors du travail.

La stimulation intellectuelle dans l’équilibre vie pro, vie perso

Beaucoup de personnes dans mon entourage s’ennuient au travail et « compensent » dans leur vie personnelle. Cela peut passer par leurs activités (sportives, artistiques, spirituelles, ludiques, ou autres), la qualité de leurs relations (familiales ou amicales), ou encore l’investissement dans des associations. Dès lors que c’est un choix assumé et non subi, l’ennui au travail n’est plus un problème. La plupart de ces personnes voient le travail comme l’activité lucrative qui leur permet de réaliser le reste, et parfois même avec la croyance profonde qu’un travail ne peut pas être épanouissant et stimulant...

À l’inverse, certains professionnels (cadres dirigeants, ou non) qui travaillent énormément et passionnément, recherchent le calme et la sérénité dans leur vie personnelle. Chacun est différent et a le choix de son style de vie. Certes, c’est plus ou moins facile en fonction de son contexte socio-économique.

stimulation intellectuelle jeux Personnellement, avant de trouver ma voie professionnelle, je stimulais mon cerveau en dehors du travail. Enfant, j’aimais les casse-têtes et les jeux mathématiques, non pas parce que j’aimais profondément les mathématiques, mais bien pour nourrir mon besoin de stimulation intellectuelle. Jeune adulte, j’ai découvert le monde des jeux de société, en particulier les jeux de stratégie et de réflexion. Aujourd’hui, je continue à jouer régulièrement. Et même dans les conversations courantes, je m’amuse avec moi-même : chaque mot en appelle un autre et les jeux de mots fusent dans ma tête. Une partie de moi reste et restera l’enfant que j’ai toujours été.

Le coaching pour retrouver de la stimulation intellectuelle

Les objectifs de mes clients varient d'un individu à l'autre. Chacun le formule avec ses propres mots. Pourtant, les mots suivant reviennent fréquemment : « retrouver l'élan », « trouver du sens », « se remotiver » ou encore « redéfinir son projet professionnel ». La plupart de mes clients sont des profils Hauts Potentiels et le manque de stimulation intellectuelle ou la perte de sens sont des éléments déclencheurs qui amorcent leur changement. Le coaching permet de se poser les bonnes questions, d'identifier les éventuels blocages et de s'autoriser à être pleinement soi.

Une cliente m'avait confié qu'elle avait l'impression d'être un cheval de course qui devait sans cesse attendre le reste du groupe. Lorsque j'étais au CNES, j'avais l'impression d'être une Ferrari dans les embouteillages. Je lui ai demandé « d'accélérer » avec étalon sur le bord de la route, parce que je m'ennuyais avec ma Ferrari et j'avais envie d'accélérer. Au-delà des comparaisons, ma cliente a pris cette proposition comme une invitation, une autorisation à avancer à sa propre vitesse, en constatant qu'il existait des personnes capables de la suivre. Ainsi, sa croyance « je dois attendre les autres » est tombée, et son manque de stimulation intellectuelle aussi. Depuis, elle ose « envoyer » , elle se sent beaucoup mieux et elle assume sa puissance. Le coaching a duré... une seule séance.

Conclusion

La stimulation intellectuelle dépend non seulement de votre environnement, mais aussi de vous. Vos partages d’expériences en commentaires pourront aider d’autres lecteurs. Et vous, que pouvez-vous mettre en œuvre concrètement pour revenir à un niveau de stimulation intellectuelle qui est le vôtre ?

Si besoin, vous pouvez nous contacter pour un petit coup de pouce dans votre réflexion, avec une ou deux séances de coaching.

Loïc Quintin de Kercadio, coach professionnel