Cap Cohérence est né suite à un Burn Out, ou Syndrôme d'Epuisement Professionnel.

Le mien en l'occurrence, après quelques années en tant que Chef de Projet dans un de nos Grands Groupes français. Mais les réorganisations, le non-sens, les incohérences ont eu raison de mon énergie. J'ai donc craqué, mon corps, mon cœur et ma raison refusant de travailler de cette façon.

Suite à cette alerte non-négligeable, j'ai changé beaucoup de choses dans ma vie professionnelle, et le site que vous parcourez ici n'en est qu'un exemple. Avec le recul, je peux donc vous l'affirmer: on peut rebondir après un Burn Out. Je crois même pouvoir dire que ce traumatisme m'a conduit à prendre les meilleures décisions pour moi et mon entourage, car j'ai mis le Cap sur la Cohérence :-)

Mais revenons à notre sujet sans doute commun, le Burn Out, le tristement fameux Syndrôme d'Epuisement Professionnel. A travers cet article assez dense, je vais vous expliquer ce qu'est le Burn Out, d'un point de vue psychologique et, plus surprenant, d'un point de vue physiologique. Je vous ferai part de mon interprétation. Et pour ceux qui auront le courage d'aller au bout, je vous proposerai même un petit test de détection du Burn Out.

Qu’est-ce qu’un Burn Out ? Que ressent-on ? Comment et pourquoi cela arrive-t-il ? Qu'est-ce qui se passe dans notre corps ? Dans notre tête ? Comment réagir ? Comment s’en sort-on ? Comment vit-on ensuite ? C'est parti !

Burn Out et syndrôme d'épuisement professionnel

Le Burn Out, pourquoi ? Comment le repérer ?

Un Burn Out se matérialise assez souvent par une crise qui se déclenche d’un coup et sans que vous vous y attendiez vraiment. Crise de tétanie, crise de pleurs, crise d'angoisse... Malgré le caractère exceptionnel de la crise, le Burn Out est la conséquence d’un processus long, assez bien connu, et d’une accumulation de stress et de mal-être sur la durée.

Alors, quel est ce processus ? Et bien aussi surprenant que cela puisse paraître, cela vient bien souvent d’une situation plutôt positive : un métier qui vous emballe, une réussite reconnue, un enthousiasme sans limites. Vous vous impliquez à fond dans votre travail et les résultats sont au rendez-vous. Vous donnez beaucoup, en temps, en énergie, mais aussi en émotion.

Petit à petit, votre vie se déséquilibre au profit du travail. Vous commencez à vous fatiguer, physiquement pour commencer. Vous commencez à ne plus pouvoir satisfaire vos attentes et celles des autres, car vous comme votre entourage vous attendiez à pouvoir maintenir un rythme de productivité anormal.

Petit à petit vous vous épuisez, et comme vous avez fortement bousculé votre équilibre pour tout investir sur le travail, vous ne pouvez plus prendre du recul et vous continuez à foncer tout en perdant confiance en vous. Commencent alors le stress, la démotivation et le mal-être au travail.

Ensuite, l’environnement extérieur va jouer sur le facteur temps. Si votre environnement est stable, cette situation de dégradation peut durer des années. Dans mon cas, une réorganisation assez déstabilisante associée à une forte sensibilisation au développement personnel et une quête de sens permanente, et on obtient un bon terreau pour un Burn Out.

Au bout d’un moment, le corps se retrouve sans énergie, comme nous le verrons plus tard : plus de jus, et la tête est paralysée par le mal-être et la dissonance. Il ne reste plus qu’à trouver un déclencheur, plus ou moins important, une goutte d’eau qui fait déborder le vase et votre corps prend les devants et vous dit « STOP ! »

Le Burn Out, une alerte de votre corps

Le Burn Out : une prise de contrôle de votre corps !

C’est important de bien comprendre ce point : le burn out est une alerte, un geste désespéré de votre corps qui vous dit :

« Ecoute, je suis vidé, je n’ai plus d’énergie, tout cela n’a plus de sens et tu nous détruis. Nous sommes en danger, il faut réagir. Et tant que tu ne prends pas la bonne décision pour vivre en harmonie et en bonne santé, je fais grève ! »

Et oui, vous avez bien lu, votre corps fait grève. Il a ses propres revendications, et il a bien raison vu que son but à lui, c’est de vivre sereinement et longtemps.

Le Burn Out : comment y faire face ? Prenez les bonnes décisions

Pour commencer, il faut accepter le fait que le burn out n’est pas une maladie (même si il est en passe d'être déclaré maladie professionnelle, mais c'est un autre débat!). Vous ne devez donc pas vous battre contre lui. C’est votre propre corps qui vous parle, et votre corps, a priori, c'est votre meilleur partenaire. Vous devez ainsi réagir comme tel. Acceptez ce moment de faiblesse.

Première chose à faire donc : prenez-soin de vous. Votre corps vous dit qu’il n’a plus d’énergie : ressourcez-vous. Reposez-vous, dormez, mangez, détendez-vous. Vous devez absolument recharger vos accus avant d’envisager la suite.

Pour en savoir plus sur ce thème, je vous recommande cet article :

- Burn Out : prendre le temps de se reconstruire

Une fois le physique récupéré, il est alors temps de se poser les bonnes questions, de trouver les réponses et surtout, d’agir en conséquence. Votre corps vous a dit : « cela n’a pas de sens de continuer comme ça, ce n’est pas viable ! » Il serait donc complètement insensé de vouloir poursuivre la même vie, sans rien changer, comme si l’on revenait d’une simple grippe.

Non, bien au contraire, vous devez identifier les sources de ce Burn Out, les comprendre et réajuster le tir. Et si la solution passe par une reconversion professionnelle, vous devez y aller sans hésitation. Sans précipitation non plus, soyons clair, mais sans hésitation : prenez le temps de vous construire un nouveau projet cohérent et de le mettre en œuvre.

N’hésitez pas à vous faire accompagner dans vos réflexions, vous gagnerez du temps et de la confiance. Et c'est justement le métier principal de Cap Cohérence.

De mon côté, j’ai craqué car je venais d’accepter un nouveau job qui ne me convenait pas, pour fuir une évolution de mon poste qui ne me convenait pas non plus, au lieu de me tourner vers une voie plus cohérente mais aussi plus compliquée de prime abord : l’entrepreneuriat.

Physiologie du Burn Out

De la psychologie à la physiologie du Burn out

J'entends souvent dire que le Burn Out est un mal psychologique et qu'il n'atteint que les gens faibles ou instables. C'est sans doute l'une des plus grosses idioties qui arrivent à mes oreilles. Même le plus brillant et le plus fort d’entre nous peut arriver à un craquage complet, à cause du stress, de la surcharge de travail, d’un surinvestissement professionnel, souvent accompagné d’une perte de sens ou d’un manque de reconnaissance de la part de l’entreprise.

Et au-delà de la partie psychologique, il y a une vraie réalité physiologique au burn out.

Après quelques recherches, voici a priori ce qui se passe en nous lors d'un Burn Out.

Etant un scientifique de formation, je me dois de préciser que je ne suis pas expert en physiopathologie, que je me suis inspiré de nombreuses sources pas forcément académiques (au sens propre du terme) pour rédiger cet article, dont je citerai les principales, et que donc cet article peut contenir quelques imprécisions ou inexactitudes. Si un lecteur éclairé en repère, qu’il nous en fasse part via les commentaires ! Merci à lui!

Ainsi, au travers de mes recherches, j’ai réussi à identifier au moins deux processus complémentaires pouvant expliquer un épuisement professionnel, liés à deux hormones, le cortisol et la dopamine.

Stress et Burn Out

Stress et excès de cortisol, avant le Burn Out !

Tout d’abord, il faut savoir que le stress est associé à la production d’une hormone bien identifiée, le cortisol. Ce cortisol est présent dans notre organisme depuis des millénaires et c’est grâce à lui que nous sommes toujours vivants. Cette hormone du stress, qui a la faculté de pénétrer rapidement le cerveau, met l’ensemble du corps en alerte, toutes nos cellules sont en position de combat, ce qui nous permet de réagir vite et bien face à une situation stressante.

Il y a quelques temps, le cortisol nous permettait donc de prendre nos jambes à notre cou devant l’attaque d’un lion des cavernes, aujourd’hui, il nous permet de rendre nos dossiers à l’heure…

Face à un stress ponctuel, cet excès de cortisol est ensuite régulé par d’autres processus que je ne détaillerai pas, facilités par l’exercice sportif. Après leur course folle pour échapper à leur lion, nos ancêtres retrouvaient ainsi leur sérénité. Aujourd’hui, dans nos vies modernes, le stress n’est plus ponctuel mais chronique, et nous ne faisons pas assez de sport. Tout ceci conduit petit à petit à un excès de cortisol non régulé dans notre corps, ce qui attaque gravement notre cerveau et certains de nos organes. Peuvent alors s’en suivre certains des symptômes suivant : perte de mémoire et de concentration, insomnies, irritabilité, fatigue, accumulation de graisses viscérales, boulimie, alcoolisme, tabagisme ou plus grave : diabète, hypertension, maladies cardio-vasculaires, maladies neurodégénératrices, etc…

Et oui, le cortisol est une molécule assez agressive…

Burn Out, Cortisol et Dopamine

Burn out et défaut de cortisol

Un excès de cortisol non régulé est donc à surveiller. Pour autant, nous avons vu que cette hormone a aussi son lot d’avantages. Elle met nos sens en alerte et accroît l'aptitude de réaction, préparant le corps à agir de façon appropriée à n’importe quelle situation.

Un des effets pervers du stress chronique, c’est qu’à force de produire du cortisol, nos glandes surrénales finissent par s’épuiser, se vider, et perdent leur capacité à synthétiser suffisamment de cette molécule du stress.

Après une phase d’excès de cortisol, le taux de cette hormone commence donc à chuter, lentement mais surement, sans que le corps puisse être en capacité d’en générer à nouveau, comme s’il se mettait en grève.

Ce processus se poursuit jusqu’à ce que le taux de cortisol soit anormalement bas, ce qui nous prive de toute réactivité, voire de toute activité.

Nous sommes à la veille du Burn Out, et les symptômes sont les suivants : perte de créativité, fatigue mentale, maladies à répétition, perte d’appétit, perte d’envies, perte de motivation, perte de libido, sensation d’être là sans être là, d’agir machinalement, par réflexe… perte du sentiment d’être pleinement vivant, tout simplement…

Burn out et défaut de dopamine

Il semblerait qu’au-delà d’un taux de cortisol qui passe d’un extrême à l’autre, d’autres processus physiologiques entrent en jeu pour expliquer le Burn Out.

Je vais vous parler d’un de ces processus mettant en jeu une nouvelle hormone, appelée la dopamine. La dopamine fait partie de la famille des neurotransmetteurs, autrement appelés « hormones de l’humeur ». Ces neurotransmetteurs sont chargés de transmettre l’information entre les neurones. La dopamine est un neurotransmetteur qui fonctionne comme un « starter ». C’est elle qui nous met en éveil, aiguise notre attention, nous donne envie de faire des projets et de nous faire plaisir. C’est aussi elle qui nous pousse à explorer, à sortir de notre zone de confort, à nous bouger un peu pour créer et avancer. Un vrai démarreur donc.

Notre corps synthétise cette fameuse dopamine à partir d’un acide aminé bien identifié, la tyrosine, présente dans les protéines que nous avalons tous les jours sous forme de viande, d’œuf ou de poisson.

Malheureusement, en cas de stress, le cortisol (encore lui !), ordonne au corps d’utiliser la tyrosine non pas à la synthèse de dopamine, mais plutôt à sa dégradation en énergie pour donner de la puissance au corps devant combattre la situation stressante.

On comprend alors que lors d’un stress chronique, et donc en présence d’un taux élevé de cortisol non régulé dans le temps, la tyrosine n’est plus suffisamment transformée en dopamine, qui elle aussi commence à faire défaut.

Résultat ? Difficulté à se motiver et manque de concentration au début, jusqu’à la panne complète du corps car plus de starter : impossible de sortir du lit, impossible de démarrer la moindre activité, d’affronter le monde extérieur. Burn out, nous y voilà !

Burn Out et changement de vie

Physiologie du burn out: une conclusion à méditer…

Je ne sais pas vous, mais la compréhension des effets physiologiques du stress et du Burn Out ont profondément modifié ma perception du monde du travail.

Au-delà de la quête de sens, sommes-nous masochistes à ce point pour mettre en danger notre bien le plus précieux : la santé et la vie ?

Pour alimenter votre réflexion, j’ai envie de citer la conclusion du principal article qui m’a servi de source : S'adapter, c'est survivre par Bruno Lacroix

« Si d'un point de vue organique, il est important de nous adapter à notre environnement, il peut être inquiétant d'être mentalement aliéné à certaines valeurs de notre monde. Et lorsque l'on parle de personnes soi-disant inadaptées, l'on peut se demander à quoi le sont-elles vraiment ? À un monde antinaturel et infra-humain ? À la concurrence sauvage, au dessèchement mental, à la violence physique et morale, au cynisme ? [...] Une introspection du monde dans lequel nous vivons, sans faire la politique de l'autruche en cherchant ne serait-ce qu'un zeste de vérité, nous amènera à constater que cette société est de plus en plus inhumaine. » B. Lacroix

Qu’en pensez-vous ?

N'oubliez pas qu'une des meilleures façons de faire face au burn out, c'est encore et toujours un accompagnement en mode coaching. Si cette solution vous tente, contactez-nous via le formulaire en bas de page pour en parler. Vous trouverez également des informations complémentaires dans nos autres articles sur le sujet:

- Burn-Out: un coaching pour rebondir

- Burn Out : pourquoi on plonge ? Pourquoi on s'en sort ?

- Burn Out : prendre le temps de se reconstruire

- Pourquoi notre relation moderne au Temps crée un terreau favorable au Burn Out ?

Plus généralement, tous nos articles traitant du mal-être au travail sont ici :

- Accepter et comprendre le mal-être professionnel

Un petit test de détection du Burn Out

Enfin, en bonus pour les lecteurs intéressés qui sont arrivés au bout de cet article, je vous propose un petit test, le test de Maslash, qui vous permet de déterminer si vous êtes à la limite du burn out ou non : http://landzone.free.fr/testmaslach.htm

Après avoir répondu à 22 questions, vous saurez quel est votre taux de risque de burn out, mesuré selon trois axes différents : l’épuisement professionnel, la dépersonnalisation, l’accomplissement personnel.

Je vous invite même à partager vos résultats dans les commentaires.

Personnellement, j’ai fait le test en me replongeant dans l’état interne dans lequel j’étais lors de mon burn out. Les résultats sont les suivants : risque modéré pour l’épuisement professionnel et la dépersonnalisation, risque élevé pour la partie accomplissement personnel…

Cela a suffi pour me faire craquer et que je choisisse de changer de vie professionnelle.

Et vous ?

Pour rappel, si cet article vous a plu et que vous êtes intéressés par les thématiques du Burn Out, de l'épanouissement au travail, de la reconversion professionnelle ou de l'entrepreneuriat, je vous invite à vous abonner à notre newsletter (en haut à droite de cette page) : vous recevrez ainsi tous les mois une sélection de nos meilleurs articles sur ces sujets.

Charly Jucquin