A la suite des excellents articles sur le burn-out de Charly Jucquin et Vincent Gaillard publiés précédemment dans ce blog, nous tenterons aujourd’hui d’apporter quelques pistes de réflexion sur le sujet. Nous essaierons de donner des éléments complémentaires qui pourront aider à élargir le débat mais aussi permettre de se poser les bonnes questions avant toute démarche orientée solutions (thérapie, coaching, médicaments, reconversion, démission, arrêts maladie répétés…)

Tout d’abord un petit rappel de définition du burn-out.

Comme son nom l’indique (burn en anglais, brûler), c’est le fait de s’être laissé « consumer » par le travail. Ce sont les conséquences d’un stress professionnel constant et répété qui n’a pas pu être géré et qui a mené à l’épuisement physique et psychique.

Le psychiatre Patrick Légeron le résume ainsi : « le burn-out est la phase ultime et catastrophique du stress ».

Aujourd’hui plus de 3 millions d’actifs en sont victimes. Pour quelle raison y a-t-il autant de personnes touchées ? Crise économique, mondialisation, concurrence…, autant de causes évidentes. Dans ce contexte actuel, on peut aussi dire, et cela de façon plus provocatrice, pourquoi seulement 3 millions d’individus ? Pourquoi, dans une même entreprise, alors que la plupart des salariés sont logés à la même enseigne, seuls quelques-uns font un burn-out et les autres passent au travers les mailles du filet ?

Charly Jucquin l’écrivait très justement dans son article, le burn-out n’atteint pas que les gens faibles ou instables. Il touche tout le monde, y compris des dirigeants, des diplômés, des gros salaires… des « forts »…

Il s’agit pourtant bien d’un mal psychologique, car il existe réellement une souffrance psychique. De toutes les souffrances, c’est peut-être celle qui est la moins bien comprise et moins bien prise en charge.

Nous réagissons tous au stress de manière différente, en fonction de notre résistance physique mais aussi en fonction de notre vécu. En effet, notre histoire personnelle va guider nos comportements et nos réactions, et chacun va avoir une perception différente du même événement. Le vécu professionnel va résonner plus ou moins fort en fonction de cette histoire justement, et en fonction de la manière dont la personne s’est construite.

Quoi qu’il en soit, le résultat est le même : une grande souffrance.

Quels sont les traits de personnalité communs que l’on retrouve chez les victimes du burn-out ?

  • le perfectionnisme (point commun à tous les travailleurs acharnés)
  • le dépassement de ses limites physiques (refus ou impossibilité d’écouter les signaux d’alerte envoyés par son corps)
  • l’ignorance de ses réels besoins
  • le besoin de « faire plaisir » à tout le monde sauf à soi-même (une caractéristique des « gentils », de ceux qui sont à l’écoute des autres, dont les valeurs humaines sont prévalentes).

Qu’est-ce qui se cache derrière chacun de ces comportements ?

Qu’est-ce que cela dit de la personne ?

Qu’est-ce que nous cherchons à obtenir de la part de notre employeur en travaillant comme un forcené ? Et que cherchons-nous à nous prouver également ?

Que voulons-nous fuir ou trouver en acceptant de passer plus de temps au travail qu’auprès des siens ?

Qu’avons-nous peur de découvrir sur nous-mêmes si nous nous mettons à écouter nos propres besoins ?

Que risquerions-nous de ressentir si, face à une surcharge de travail ou à une attitude négative de l’employeur, nous décidions de dire non ?

L’on se rend bien compte que chacune de ces questions amène une réponse différente selon les individus. Pour trouver les réponses, et par conséquent les solutions à son burn-out, il va falloir se « retrousser les manches » et décider de travailler sur soi.

Comment guérit-on d'un burn-out ?

Le burn-out ne se guérit pas simplement en se reposant, ni uniquement avec des médicaments. Ces derniers, parfois nécessaires, sont juste un support transitoire. D’où l’intérêt dans un premier temps de consulter un médecin.

Le burn-out disparaît si des changements importants dans notre vie sont mis en place. Il est possible d’y arriver seul, mais il est très rare de réussir sans l’aide d’un thérapeute ou dans un premier temps, d’un coach professionnel. Il ne s’agit pas simplement de changer de travail, il s’agit d’un changement en profondeur de sa perception de la vie professionnelle en général. Et au-delà de ça, c’est toute la vision à nous-mêmes, le rapport que nous entretenons avec nous-mêmes qui est en jeu. La question est de savoir où nous posons nos propres limites.

Il va falloir changer qui on est pour pouvoir changer définitivement son comportement. Changer d’environnement professionnel sans modifier totalement sa relation au travail ne sert à rien, et le risque est la répétition des mêmes schémas quel que soit le contexte.

Bien évidemment je ne néglige absolument pas la part de responsabilité des entreprises. Il y a en amont toute une réflexion à faire et des changements à apporter sur l’organisation du travail, et sur la diminution des facteurs de stress. Après tout c’est bien dans un environnement professionnel que le burn-out se déclare ! Et c’est ce qui le distingue de la dépression. Une personne dépressive continuera à l’être même si elle change d’environnement professionnel, elle se sentira déprimée même dans sa vie de tous les jours, même en vacances.

Alors soyons attentifs aux signes avant-coureurs du burn-out, les premiers étant la difficulté à faire la coupure avec son travail, les problèmes de sommeil et la fatigue persistante.

Un bon indicateur aussi : les rêves ! si vous rêvez souvent de votre travail ou de vos collègues ou patron, dites-vous que peut-être vous auriez tout intérêt à commencer à vous poser les bonnes questions et à parler de ce qui vous préoccupe.

Je vous invite à échanger via les commentaires et pourquoi pas commencer ici à vous poser les bonnes questions. Vous pouvez également me contacter directement via le petit onglet "Me contacter" en bas à droite de cette page.

Je me ferai un plaisir de vous répondre personnellement :-)

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Nadia Tandéo