Qu’est-ce qui fait que la génération Y peine à se réaliser dans la vie professionnelle. Pourquoi lancés dans la vie active, les 25-35 ans souhaitent-ils souvent modifier leur parcours professionnel pour changer d’emploi, changer de métier, d’orientation, d’entreprise, directement entreprendre ou se reconvertir dans une autre voie parfois radicalement différente. Et s’ils avaient bien raison de vouloir vivre leur vie, au jour le jour, en travaillant en cohérence avec qui ils sont? Mais au fait, qui sont-ils ?

Ce n’est pas sans une certaine tendresse qu’aujourd’hui je vais vous parler de Chloé, Benoît, Laura, Quentin, Léa, Maxime, Audrey, Antoine, Damien, Anaïs, Alexandre, Coline, etc….., de cette génération Y que j’ai le plaisir d’accompagner en coaching d’orientation, de recherche d’emploi ou de reconversion professionnelle. J’espère qu’elle se reconnaîtra dans ce melting pot d’observations issues de nos nombreux échanges !

On les dit individualistes mais je les observe altruistes. On les dit réfractaires à l’autorité, aux dogmes, à l’orthographe mais ils restent respectueux, lucides, honnêtes, opportunistes, pragmatiques, réactifs.

Ils sont nés, généralement choyés, avec le monde à portée de main : le web, la téléphonie mobile, une espérance de vie redoutable, des moyens de déplacement rapides et aisément accessibles, de quoi se nourrir, se soigner pour mille ans. Alors forcément leur perception, leur vision de l’univers en est quelque peu différente de la génération précédente.

Certains ont fait des études et sont pour la plupart restés longtemps à la maison. D’autres ont déjà une sacrée bonne première expérience professionnelle. La plupart du temps, ils ont fait plaisir à leurs parents, ils ont aussi prouvé qu’ils pouvaient réussir quelque chose. A défaut, ils possèdent au moins un diplôme, un métier et ça les rassure. Ils ont 25 – 30 voire 35 ans et pourtant ils disent STOP! Ils ne continueront pas comme ça ! Ce n’est pas eux ! Il ne l’a voit pas comme ça leur vie !

Alors, ils repoussent les murs. Fini le temps où l’on travaillait pour (sur)vivre et être mis dans des petites boites (cf chanson de Greame Allwright) dans lesquelles on aimerait les enfermer. Cette génération Y veut vivre épanouie au travail ! C’est un vrai changement de paradigme.

LEURS RELATIONS AU MONDE DU TRAVAIL

Génération Y & travail

C’est vrai qu’ils se lancent dans la vie active généralement assez tard et de manière précautionneuse mais ce n’est pas sans raisons valables.

Leur parcours scolaire ou étudiant voire même leurs premières expériences professionnelles (stages, job d’été, petits boulots,…) ne les ont pas convaincus.

Tout à leur honneur, ils ne sentent pas toujours ni légitime, ni les experts qu’ils devraient être parce qu’ils manquent encore d’expérience. C’est pourquoi au début, ils ont encore besoin d’être accompagnés, tutorés mais pas étouffés. Ils ont une approche intuitive des choses. Ils sont multi-tâches, agiles et ont envie d’apprendre encore.

Ceci dit, je comprends pourquoi quand ils consultent les fiches ROME, les offres d’emploi, ça ne les fait pas rêver au premier abord. A contrario, quand ils échangent, rencontrent les gens, font marcher leur réseau, cela leur parlent plus et ça fonctionne : il leurs faut des sensations, ressentir la conviction et l’envie pour adhérer.

Alors, s’ils ont parfois du mal à franchir le Rubicon, c’est surtout parce qu’ils cherchent, d’entrée, l’emploi qui va leur ressembler où ils pourront être eux-mêmes et s’épanouir !

LEUR RELATION AU TEMPS

Ils ont appris à apprendre vite, ils vont vite, trop ? Et quand l’impatience de la jeunesse se mêle à la technologie, ils zappent d’un sujet à l’autre en permanence. Il y a tant de chose à faire, à voir et à entendre…

Dans la génération Y si tout va vite, paradoxalement, ils prennent leur temps pour avancer dans la vie : couple, enfants, investissement immobilier….. Ils ne cherchent pas à se projeter à 20 ans, ni même à 4 - 5 ans, ils vivent simplement au jour le jour.

Le changement, l’adaptabilité font parties de leurs gènes, ils l’assument pleinement. Seule, la routine n’est pas faite pour eux.

LEUR RELATION A L’EFFORT

Tous le disent : ils veulent profiter de leur jeunesse, d’une forme d’insouciance face aux défis de la vie qui les attend. Ils ont conscience de cette chance qui leur est offerte et font parfois durer le plaisir. Là où dans le temps nous parlions de vocation, eux parlent de s’épanouir, de bien-être au travail. C’est leur manière de répondre à l’immuable adage de Confucius : « Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. »

Par ailleurs, ils ont bien observé leurs parents. Les pièges ils les connaissent : le sacrifice à la carrière, les méfaits du chômage, le burnout, la crise de la quarantaine, ils vont tout faire pour s'épargner cela ! Leur parcours professionnel ne sera pas sans doute pas plus facile, mais ils ont bien l’intention de lisser les bosses et d’éviter les gros écueils.

LEUR VALEURS

Comme 70% des gens, ils souhaitent un emploi, un poste, une fonction qui leur procure du plaisir et/ou l’on aide les autres. Ils veulent de l'idéal, donner du sens, des valeurs, de l’écologie à leur démarche professionnelle.

Alors, ils chamboulent les règles établies, il n’adhère pas à n’importe quoi. Ils ont d’autres projets que le travail dans la vie d’où ce souhait important d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. En plus, ils ont le temps et la santé pour eux et ne comptent pas attendre la retraite pour enfin commencer à vivre….

Des efforts, des remises en cause, ils sont prêts à en faire. La preuve, c’est même par là qu’ils commencent. Et ce courage-là est tout à leur honneur!

LEUR RELATION A L’ETRE ET L’AVOIR

Généralement autonomes mais précaires, ils n’ont que peu de charge (maisons, enfants…..) et sont donc mobiles et disponibles. Ils préfèrent l’être à l’avoir. Leurs réussites passent par l’affirmation de soi plutôt que la réussite sociale ou financière. Ils cherchent à se sentir alignés et en cohérence.

Pour autant, ils se connaissent bien, ils savent ce qu’ils valent sur le marché du travail. Ils ont vite fait les comparaisons. Ils ne sont pas gourmands, ils sont honnêtes : ils font même le pari d’avoir un peu moins pour être beaucoup mieux dès maintenant.

LEUR RELATION A L’ENTREPRISE

Ils revendiquent, négocient, jugent un peu trop rapidement parfois, une façon de faire, une image, un discours et pourtant, ils attendent du fond, du sens, plus que de la forme et aiment les slogans qui marquent ! Dans leurs relations, la confiance, le respect doivent fonctionner dans les deux sens - la jeunesse n’est pas un défaut.

Plein d’allant et de motivation, ils veulent créer, innover, aller plus vite et la confrontation à la réalité est parfois dure. D’autant que la société et la plupart des entreprises ne sont pas encore tout à fait prêtes à cette mutation.

Leurs desiderata se résument pourtant assez simplement :

Génératio Y & entreprise

LEUR RELATION AU MANAGEMENT

L’autorité brute, la hiérarchie pyramidale, ils la fuient mais respectent ceux qui savent, sont compétents et dont l’attitude est cohérente.

Ils n’ont pas peur de communiquer d’adulte à adulte, de tout négocier, critiquer. Autonome, ils aiment pourtant à travailler en équipe pour répondre notamment au défi de la compétition.

Contrairement à une idée reçue, ils sont consciencieux et responsables des « choses » sur lesquelles ils peuvent concrètement agir. Quant à la stratégie, ils l’apprendront en marchant.

ALORS C’EST BIEN NORMAL QUE TOUT CELA NÉCESSITE PARFOIS QUELQUES AJUSTEMENTS ET RECONVERSIONS

Ils sont comme des voitures de courses : ils sont précieux et rapides. Pour pouvoir en profiter pleinement et gagner avec, cela nécessite souvent beaucoup d’ajustements en amont !

Il est donc bien normal que face à ce changement de génération, il faille parfois réajuster le curseur suivant les attendus, les ambitions, la réalité de l’emploi et de la société. Quoique l'on en pense, il y a de la place pour tout le monde et cette génération Y a toute sa place.

La seule chose dont on soit sûr, c’est que le mouvement est permanent. Rappelons-nous également que des dizaines de métiers n’existaient pas encore il y a 15 ans (dans le secteur du digital, du développement durable,……) et que 60% des meilleurs nouveaux métiers des 10 prochaines années n’existent pas encore! Et du changement il y en aura encore avec la génération Z qui promet également de belles confrontations et c’est très bien ainsi !

Aussi, le seul petit conseil que je me permets de formuler à la génération Y, est celui-ci : n’ayez pas peur d’oser, vous êtes le changement que vous attendez! Rentrez dans les entreprises et changez-les de l’intérieur ! A défaut construisez directement votre activité professionnelle. Ce dont je suis sûr c’est que vous ne manquez ni d’imagination, ni d’énergie!


Oser être imparfaits, libres et heureux ! (Christophe André)

Profitant de cette tribune, je témoigne ici que c’est un réel bonheur de les accompagner à réaliser ces quelques ajustements. Ce n’est que du plaisir ! C’est riche, drôle souvent ! Je les adore d’autant plus qu’ils me bousculent et me font entrevoir un autre monde possible bien souvent meilleur.

Merci à eux d’être ! Faisons leur confiance et laissons-les nous étonner!

Et vous qu’attendez-vous pour vous lancer?

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