La crise la quarantaine frappe tout un chacun à un moment donné de son parcours de vie. Elle touche 80% des hommes et femmes au cours de leur existence, révèlent les statistiques sur le sujet. Mais pas de la même façon et pas pour les mêmes raisons.
Cette crise correspond à la fatidique période du milieu de vie. Aussi appelée « tournant de la quarantaine » ou « mi-temps de vie », elle se manifeste soudainement, par une brutale remise en question de son existence, à tous les niveaux: physique, psychique, affectif, professionnel et parfois économique et social.
Elle est un véritable bouleversement existentiel!
Alors comment aborder la crise de la quarantaine? Comment se manifeste-t-elle ? Comment en sort-on?
Voici les questions que nous allons aborder dans cet article afin d’aider tous ceux et celles qui se sentent perdus, confus, dans cette tourmente, en rupture avec leur quotidien, à trouver des pistes de réponses qui les guideront vers la découverte de l’essentiel, de ce qui fait sens pour prendre plus sereinement ce virage difficile et réinventer un nouveau chemin de vie.
1 - 40 ans: pourquoi la crise ?
40 ans ! Période du milieu de vie difficile à vivre car pleine de doutes, moment de bilan volontaire ou involontaire! Leger passage à vide pour certains, véritable crise existentielle pour d’autres, cette période n’est jamais indolore!
La crise de la quarantaine est constituée d’une remise en question douloureuse de la vie toute bien agencée, toute tracée, menée jusque-là. Ce cap de la quarantaine peut passer sans trop de heurt ou faire chanceler les certitudes que l’on s’est construit au fil des années. Les frustrations accumulées dans le temps surgissent avec force, génèrent des pensées négatives sur soi, sur sa vie, sur le monde qui nous entoure. Déni, tristesse, colère, confusion se cumulent; la déprime voire la dépression sont aux aguets. C’est le moment de la révolte ou de la résignation.
Car durant cette période on s’observe différemment dans la glace: des cheveux blancs chagrinent le moral, des cernes accentuent la sensation de lassitude liée à certains aspects du quotidien, les rides qui se prononcent, semblent faire un pied de nez en rappelant impitoyablement que le temps a passé, que la jeunesse n’est pas éternelle. Ce temps qui nous est imparti et que nous tenons entre nos mains tel un sablier qui égraine inexorablement le sable qu’il contient et que nous laissons filer entre nos doigts, à toute vitesse. Dans notre tête, le compte à rebours de la fin de vie s’est enclenché. Le choc peut être terrible.
C’est une violente prise de conscience de la finitude de la condition humaine!
L’expérience de chacun, l’éducation, les modèles de vie parentaux, les antécédents, le parcours, les renoncements successifs, les choix et non choix qui ont été faits conditionnent l’intensité et la profondeur de la crise du milieu de vie.
La peur du temps qui passe paralyse et une sourde angoisse peut s’installer.
La crise du milieu de vie est donc une étape compliquée mais elle peut être aussi un moment privilégiée pour se réinventer, pour bâtir un futur qui nous corresponde davantage, en harmonie avec nos valeurs, avec nos envies, pour être enfin l’artisan de notre vie et faire la paix avec soi-même.
Comprendre cette crise de la quarantaine, s’interroger sur le sens qu’elle a pour soi, l’accepter et l’accompagner sont autant d’approches bénéfiques pour vivre ce moment fort de signification.
2 - Comment se déclare-t-elle ?
Le rythme métronomique « métro-boulot-dodo-bobo-ado » que l’on s’est construit au fil des années et qui rassurait jusque-là, insupporte soudain. On a l’impression de courir tout le temps, jusqu’à l’épuisement, jamais le temps de se poser pour se demander où on en est. La 1ère partie de la vie se résume en une construction ordonnée d’évènements: études, 1er boulot, famille, enfants, maison, responsabilités! Bref, courir pour réaliser des objectifs de vie extérieurs à soi! Une sensation d’oppression nous rattrape, de souffle court, de lassitude. Alors, s’impose avec force le besoin de se poser, de s’arrêter, de se ressourcer. C’est ce que l’on pense faire pendant les congés. Mais l’on revient étrangement plus fatigué que lors du départ!
Une impression « d’assèchement intérieur » s’empare alors de soi, comme un vide intérieur. Mais on reprend le rythme! Et soudain, on devient irritable, irascible même. Tout insupporte: emploi, entourage, enfants, la société, le monde entier ! C’est la phase de révolte. Pris au piège des responsabilités et de la vie que l’on mène qui pourtant semble nous échapper.
Cette absence de temps pour soi, pour son couple, pour réfléchir, pour faire les choses que l’on rêve de faire se transforme en une étrange sensation de vivre sans être tout à fait présent à ce que l’on fait, d’être soi…sans être vraiment soi ! S’y ajoute cette pernicieuse impression du temps qui passe, inexorablement….Jeunesse se passe, vieillesse menace… !
Voilà pourquoi cette fâcheuse crise de la quarantaine est la crise de la maturité ! Elle peut survenir à 30, comme à 40, voire à 50 ans et plus. Elle est conditionnée par l’accélération du rythme de vie, par l’allongement considérable de la durée de celle-ci; ce qui a modifié la période d’apparition des symptômes de ce passage entre deux cycles de vie qui, il y a quelques années encore, survenait plus tard, autour de la 50ème année (le célèbre Démon de Midi).
Les experts dans le domaine de l’accompagnement à la personne s’accordent pour dire qu’il y a une période propice à cette profonde remise en question qui touche l’ensemble des aspects de la vie de l’individu (physique, affectif, familial, économique, existentiel, social, sentimental, professionnel). Elle se situerait entre 38 et 55 ans. C’est le moment du 1er bilan, de la remise en question de la 1ère moitié de vie.
Hommes et femmes ne la vivent pas de la même façon pour des raisons sociales et biologiques. A petite dose ou à flot, chacun en subit les manifestations de façons différentes mais scandées par un capharnaüm mental d’interrogations existentielles, alternant des phases d’intense abattement, de confusion, de démotivation et de colère qui compliquent le vécu de la crise pour l’entourage et pour soi.
Les questions sur le sens de la vie que génère cette période de transition permettent de mieux comprendre cette crise: qu’est-ce que je fais de mon temps? A quoi ai-je renoncé? Suis-je heureux/se ? Comment vais-je vieillir ? Avec qui ? Qu’est-ce que je fais de ma vie ? De mes rêves ?
Elle est une remise en question de soi que l’on évalue à la lumière de l’écart entre les rêves qui nous habitaient et la réalité du quotidien.
C’est le moment des prises de conscience!
6 types de facteurs peuvent déclencher la crise et susciter le flot d’interrogations sur le sens donné à celle-ci:
- Facteurs physiques: cheveux blancs, rides, fatigue physique, souci de santé, essoufflement lors d’une pratique sportive, pannes sexuelles significatives, premiers signes physiques tangibles du temps qui passe, et conséquente prise de conscience que la jeunesse s’échappe.
- Facteurs professionnels: promotion refusée ou attendue qui n’arrive pas, licenciement ou perte d’un emploi, burnout, ennui dans le travail, perte de sens professionnel, mise au placard,...
- Facteurs familiaux: syndrome du nid qui se vide, les enfants de plus en plus autonomes se transforment en jeunes adultes, prise de conscience des renoncements professionnels faits pour s’occuper des enfants, retour à l’emploi difficile, comparaisons entre parents et enfants.
- Facteurs psychiques ou existentiels: interrogation sur ce que l’on a construit jusque-là, sur les règles respectées et appliquées, pas toujours en accord avec nos valeurs, nos exigences. On se rend compte que l’on s’est adapté, accommodé parfois de façon coûteuse au niveau émotionnel, pour entrer dans le moule préconisé par le contexte, par la société. (par exemple la reprise de l’entreprise familiale sur le désir du père alors que l’on voulait devenir enseignant en philosophie).
- Facteurs de couple: chez la femme, cela correspond, entre autre, au rappel de ce glas qu’est l’horloge biologique, à l’urgence de mettre au monde un enfant pour se sentir accomplie; mais aussi la peur de perdre la féminité, le pouvoir de séduction accentué par le jeunisme « à tout prix » contemporain.Chez l’homme, c’est l’appel du démon de midi ou le désir de séduire encore une femme souvent plus jeune.
-
Facteurs affectifs: c’est l’envie impérieuse des célibataires de s’installer avec un/e partenaire et de fonder une famille. Les couples ne sont pas exempts de cette crise affective qui les affecte tout autant, se sentent parfois piégés dans une relation qui ne leur correspond plus, trop routinière ou désormais vécu sans saveur.
3 - Une tourmente existentielle, une remise en question !
La « crise de la quarantaine » est un phénomène qui touche tout un chacun dans la période du milieu de vie.
Le système économique des dernières décennies a modifié considérablement notre approche de la vie et pousse l’individu à avoir parfois plusieurs vies en une seule, à s’adapter aux mutations continues (technologiques, d’organisation de travail), à changer d’activité professionnelle, de structure familiale (famille recomposée, nouveau couple) et à se réinventer, bon gré - mal gré, plusieurs fois dans sa vie, contrairement aux générations précédentes.
Malgré ces adaptations et changements récurrents, la crise de la quarantaine affecte profondément l’état d’esprit et les convictions de chacun sur sa vie car elle touche une partie très intime de soi : l'individuation (processus par rapport à soi) et par extension, l'individualisation (par rapport aux autres).
Après avoir passé la moitié de sa vie à construire les signes extérieurs de réussite sociale et familiale selon les critères schématisés de la société, on se sent parfois vivre la vie de quelqu’un d’autre: on ne se reconnait pas dans cette vie qui est la nôtre et que l’on a pourtant construite avec énergie!
Pourquoi ? Parce qu’en faisant cela on a oublié d’ETRE ! Au détriment de notre vie intérieure et de ce qui fait sens pour soi, on a tout misé sur notre vie extérieure et ses signes tangibles de réussite.
On se rend compte alors que, jusqu’ici, on a acquis des biens, des choses, accumulé les biens, consommé les choses, mais aussi, le temps, les expériences, les loisirs sans les vivre vraiment. Alors, l’urgence d’un temps perdu à rattraper s’impose à soi, comme un ultimatum : maintenant ou jamais ! Avant qu’il ne soit trop tard !
Même si elle semble éclater soudainement, les racines de la crise de la quarantaine sont déjà là, cachées à l’ombre de nos vies bien réglées en apparence.
Alors, lorsque l’inexorable tic-tac du temps qui passe donne un coup d’accélérateur à nos vies, que faire ? Comment sortir de la paralysie angoissante de cette crise?
4 - Un tournant important
La crise de la quarantaine, c’est le moment de la remise en question des choix faits jusque-là. C’est un tournant brutal sur la route de la vie que nous parcourons à grande vitesse ! Le virage peut s’avérer dangereux.
Afin d’éviter des réactions incohérentes, parfois surprenantes voire cocasses qui engendreraient plus d’insatisfaction tout en aggravant la crise, voici un petit plan d’action d’urgence psychique à usage immodéré:
Mini guide de survie en pleine crise de milieu de vie:
- Ne pas s’oublier encore plus dans le travail (ou autre palliatif et succédanés)
- Ne pas attendre que « ça passe »
- Ne pas refuser la réalité de la crise (pour cause de risque de retour de bâton)
- Accepter l’état de confusion dans lequel on se trouve
- Ne pas combattre la crise ou l’ignorer (sinon risque d’aggraver la situation)
- Prendre conscience de ses limites (physiques, intellectuelles, relationnelles, professionnelles, …) et les accepter
- Etre lucide
- Ne pas se juger
- Ne pas craindre le questionnement
- Vivre dans l’instant présent (ne pas ressasser le passé ou se projeter dans un avenir hypothétique en réaction à la crise)
- Ne pas se précipiter pour passer à l’acte devant la sensation du temps qui s’échappe (à une bonne question, on peut apporter une bien mauvaise réponse telle que changer de conjoint, changer de job, faire un autre enfant, prendre un amant, s’acheter une Ferrari avec le plan d’épargne…)
- Remettre en question ses croyances (« je n’ai plus l’âge », « le meilleur est derrière moi »…)
- Observer sa vie comme le ferait une tierce personne, en se dissociant.
Le coach sont là pour vous accompagner dans la prise de ce virage existentiel.
5 - En parler, se faire aider
La crise du milieu de vie est difficile à vivre et confronte chacun à ses renoncements, à ce qu’il a vécu, à ses choix et expériences.
Pour canaliser le flot de doutes angoissants et dissiper la confusion qui empêche d’avancer, pour répondre aux questions existentielles qui assaillent, il est opportun de prendre le temps de se poser et d’interroger le sens de la crise.
L’aide d’un coaching (ou autre) est précieuse pour vous aider à surmonter ce pénible cap. Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner pour effectuer un retour sur soi bénéfique.
Le professionnel (dont je fais partie) met à votre disposition un cadre sécurisé et vous donner l’occasion de réfléchir sur le modèle de vie que vous avez mis en œuvre, sur les relations que vous avez tissées au fil du temps, sur les valeurs qui sont les vôtres, sur votre être authentique.
Il vous aide à formuler les bonnes questions, celles qui vous permettront de sortir de la confusion et de dégager les éléments essentiels de votre vie pour repenser votre mode de fonctionnement. Vous apprendrez à mieux vous comprendre, à identifier vos désirs profonds pour re-mettre du sens dans votre existence et entamer la 2ème partie de votre vie en accord avec vous-même, avec vos souhaits et avec ceux qui vous entoure.
Donnez-vous l’opportunité et les moyens de réaliser vos vrais désirs, de respecter vos valeurs, de mettre en œuvre votre pouvoir de création d’un nouveau projet de vie qui vous convienne et mettez votre volonté au service de la réussite d’une vie plus authentique et cohérente.
6- Des rêves cadenassés à entreprendre, un jardin secret à redécouvrir, des projets à reprendre ?
« Si tôt ou tard vous avez l’intention de faire quelque d’important qui apporte un changement réel…faites-le maintenant… ! ». (Gary Graig, Personal Peace Procedure – http://technique-eft.com ).
La crise de la quarantaine, la fameuse crise de milieu de vie, est une véritable opportunité que l’on peut accorder à sa vie. Celle du second souffle !
Elle permet de repenser sa vie de plusieurs façons possibles :
- Par petits réajustements de la vie quotidienne, pas besoin de grands bouleversements, juste de redécouvrir ses envies oubliées d’adolescent au profit des multiples obligations de la vie quotidienne adulte. Pa exemple, reprendre les cours de danse que l’on a abandonné depuis des années pour se dédier à ses enfants, s’adonner à cette passion d’enfance pour la musique, abandonnée depuis l’entrée dans le monde du travail!
- En renouant avec son jardin secret, retrouver cette partie de notre identité et se reconnecter aux rêves perdus en cours de route, oubliés ; valoriser ses talents et sa créativité (peinture, sculpture, écriture, …)
- En reprenant des projets laissés en jachère, le plus souvent oubliés dans un tiroir poussiéreux « pour plus tard… » « quand j’aurai le temps… » « à la retraite »!
- En rééquilibrant sa vie dans ses différents aspects personnels et professionnels.
- En changeant d’horizon, d’orientation et en s’offrant une seconde vie différente.
- En développant une « dimension spiritualité », en allant au-delà de soi (engagement social ou humanitaire par exemple).
La crise de la quarantaine, acceptée, permet d’oser faire ce qui nous tient à cœur, de se mettre en marche différemment. Elle est une opportunité de se renouveler, voire une résurrection. Elle incite à se reconnecter avec son intériorité et à se réaliser en tant qu’individu, de retrouver ses idéaux voire ses principes d’adolescent.
Opérez le changement nécessaire que la crise a brutalement mis en évidence pour rééquilibrer votre vie, pour construire un nouveau chemin à travers lequel se découvrir pleinement soi.
7- Ecrire un nouveau chapitre de sa vie
La rencontre avec le vide intérieur que l’on peut ressentir en soi, au mi-temps de la vie est violente parce que vécue comme une réalité avérée et non un concept philosophique abstrait. Elle nous pousse à vouloir vivre différemment.
Pour amorcer cette rencontre, voici un mini guide d’auto-coaching :
- Développer un regard neuf, curieux sur sa vie
- Revisiter ses aspirations
- Redécouvrir ses rêves d’enfant et d’adolescent
- S’interroger sur ses attentes spirituelles
- Sonder ses valeurs
- Vivre l’instant présent
- Vivre ses envies et désirs qui font sens
- Mettre de la conscience dans ses actions, dans ses actes, dans ses choix
- S’interroger sur ses illusions
- Lâcher-prise
- Revisiter ses croyances sur la vie
- Etre présent à soit, s’écouter pour mieux s’entendre
- Accepter les transformations du corps et de l’esprit
- S’inventer artisan de sa vie
- Réajuster son chemin de vie
- Revenir à l’essentiel
- S’autoriser une seconde naissance
8- Trouver le sens véritable de sa vie
Retrouver la sérénité du cœur et de l’esprit
Si vous vivez ou avez vécu cette brutale crise de la quarantaine ou si vous avez surfé sur celle-ci avec plus ou moins d’aisance, écrivez-moi votre expérience.
Partageons vos témoignages ici afin que chacun puisse se reconnaître et savoir qu’il n’est pas seul à vivre ce marasme psychique et existentiel.
Racontez-nous aussi les «bons plans» qui vous ont permis de mieux affronter ce passage à vide, moment décisif d'une évolution intérieure.
A vos plumes…!
Et pour aller plus loin sur le sujet :
- La crise de la Quarantaine : crise de l'éveil !
Myriam Diougoan Blanch, coach, membre du réseau Cap-Coherence
Pour rappel, si cet article vous a plu et que vous êtes intéressés par les thématiques de l'épanouissement au travail, de la reconversion professionnelle ou de l'entrepreneuriat comme moyen de réalisation de soi, je vous invite à vous abonner à notre newsletter (en haut à droite de cette page) : vous recevrez ainsi tous les mois une sélection de nos meilleurs articles sur ces sujets.