Déjà en 2010, une étude publiée pour « Les Echos », montrait que 90% des français étaient préoccupés par le mal être au travail. Sujet sensible et malheureusement toujours d’actualité, il touche potentiellement toutes les catégories d’actifs, des employés aux cadres, des salariés aux dirigeants et chefs d’entreprises, sans oublier les indépendants. Pourtant la souffrance n’est pas une fatalité, il est possible d’en sortir : réflexions et actions…

1.Mal être : Deux types de symptômes

Sentiment d’impuissance, impossibilité de maîtriser l’organisation, stress, épuisement, absences récurrentes, maux divers (dos, migraine...) sont les symptômes couramment cités. Bien souvent, les personnes se refusent de l’admettre par peur des conséquences et continuent jusqu’à la dépression et au burn out.

Un signe avant-coureur existe, autre symptôme du mal être, et pourtant encore peu reconnu comme tel : le présentéisme. Rapporter du travail le soir et le week end, donner priorité à son travail à en oublier sa famille, aller au travail même malade ou encore de plus se déconnecter de l’entreprise même pendant les vacances, sont dominantes de ce type de mal être, et pourtant valorisées voire attendues par l’organisation, un comble.

Les identifier et accepter de les reconnaître est la première étape de la démarche pour la personne en quête d’évolution. C’est aussi un miroir de la prise de conscience de la situation et du niveau de mal être subi.

2.L’environnement, créateur de souffrances au travail

Résultats de dysfonctionnements de l’entreprise, le mal être trouve différentes origines qu’il est impératif d’identifier pour agir. Le plus souvent induit par la peur de perdre son travail, cette notion recouvre en fait plusieurs possibilités : pression accrue de la hiérarchie, complexité de l’organisation et de la situation, objectif non atteignable, rythme effréné, ambiance dégradée, multiplicité des projets et absence de moyens, rationalisation poussée jusqu’à « être irrationnelle »…

Les causes peuvent aussi être externes à l’entreprise, comme les pressions des clients (prix à la baisse, exigences surréalistes…) voire même des fournisseurs, des concurrents… Une analyse objective, précise et réaliste des situations et causes perçues du mal être est un préalable incontournable pour identifier les leviers d’actions et faire le lien avec les raisons internes.

3.Prendre conscience des raisons internes au mal être

Les personnes ne sont pas reconnues pour leur travail, leurs efforts, pas valorisées, ou se sentent agressées, harcelées, peut être trahies. Ces ressentis vont créer de la colère, de la tristesse, de la frustration, mais aussi de la culpabilité (je ne suis pas à la hauteur), toutes des émotions négatives.

Prendre conscience des ressentis et émotions est une clé importante de la compréhension du fonctionnement de chacun. Les réactions adultes face à une situation diffèrent d’un individu à l’autre parce qu’elles sont liées à son histoire, à son éducation, aux injonctions de l’entourage (sois fort, le meilleur, dépêche-toi, tais-toi et obéis…). Le comportement et mal être subis sont une réponse conditionnée à une situation. Donc pour modifier un comportement, sortir d’une situation de mal être, il est nécessaire de trouver sa (ses) sources.

Cet auto diagnostic est parfois malaisé, l’individu est à la fois juge et partie, nécessite une grande lucidité, et une forte capacité de recul sur une situation émotionnelle. En cas de difficultés, un coach, surtout spécialisé en reconversion, possède les outils pour accompagner ce travail de regard sur soi et faciliter la phase de bilan.

4.Un bilan écrit du mal être acte la réflexion

Les symptômes, origines et causes de la souffrance sont clairement identifiés, il s’agit de créer un lien entre ceux-ci et dégonfler la partie émotionnelle. Rester sur des faits quantifiés et précis fait avancer la réflexion.

Par ailleurs, il est aussi important de réfléchir sur la situation professionnelle dans sa globalité et s’arrêter sur l’intérêt intrinsèque du travail, les valeurs partagées et en congruence entre la personne et l’organisation. Prendre le temps d’écrire acte et assoit la réflexion. Le bilan doit être factuel et peut amener à une décision. Il est alors important de sortir du vécu émotionnel négatif et du jugement. Un regard croisé sur le bilan par le jeu d’un questionnement en profondeur aide « à creuser sous la partie visible de l’iceberg ».

5.Stop au mal être. Et si le choix était possible ?

Que coûte la résignation ? Quelles sont les conséquences d’une action ? de l’inaction ?

Le bilan objectif de la situation conditionne le choix du changement. Ce dernier peut être de plusieurs ordres et un accompagnement par un coach facilite l’émergence des options. Le changement vers le bien être est une décision personnelle qui s’intègre dans un objectif spécifique à chacun.

Le choix de changer les choses existe toujours. Il peut amener à une reconversion professionnelle ou plus simplement à un changement d’entreprise, ou encore un positionnement, une transformation du comportement dans son environnement, selon les contraintes et attentes exprimées, le projet de la personne.

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Véronique Martin