Parmi les nombreuses raisons qui causent un mal-être dans notre vie professionnelle, nous retrouvons en bonne place le manque de reconnaissance de la part de la hiérarchie par rapport au travail que vous fournissons. Et si derrière ce manque de reconnaissance se cachait autre chose ? Essayons de décoder ensemble ce manque et voyons comment réussir à le gérer au quotidien.

Manque de reconnaissance au travail ou manque de reconnaissance tout court ?

La reconnaissance est un concept complexe. Elle est en lien avec l’identité de l’individu. Qui suis-je ? Qu’est-ce que je connais de moi et que j’aimerais que les autres reconnaissent ?

Pour pouvoir répondre à ces questions et donc être au clair avec ce qui me manque aujourd’hui, il va falloir faire une petite introspection et remonter aux origines. Je vous rassure, pas aux origines de l’homme (quoique…), mais à notre enfance ! Cela suffira…

Entre 6 et 18 mois, le bébé va prendre conscience de son corps et va se distinguer des autres. Le miroir va l’y aider, et le regard de sa mère (ou tout autre figure maternelle) également. En se regardant dans le miroir le bébé va apprendre à se connaître et à se reconnaître progressivement. Sa mère, en portant sur lui un regard bienveillant et attentionné, va contribuer également à cette reconnaissance. Cette étape du développement de l’enfant va être déterminante pour la suite de son développement psychique.

Aujourd’hui l’adulte que nous sommes ressent un manque de reconnaissance dans son travail. Mais est-ce réellement un manque ou devrions-nous parler plutôt de besoin ? Il y a une différence entre les deux.

L’enfant qui a dépassé le stade du miroir (dont on a parlé plus haut) de manière satisfaisante, est devenu un salarié qui fait le travail qu’on attend de lui, qui est payé pour cela, qui a le sentiment du devoir accompli et ne ressent pas de manque car il est satisfait de ce qu’il a fait. Il ne recherche pas de reconnaissance de sa hiérarchie car sa satisfaction personnelle lui suffit. Il sait qui il est, il reconnaît sa valeur et n’a pas besoin d’être rassuré sur cela. Tant qu’il n’y a pas de critiques ou de remarques négatives sur son travail, tout va bien. Son supérieur hiérarchique peut lui faire des compliments ou peut l’ignorer, il n’en est pas impacté. Idéalement c’est ce qui devrait toujours se passer dans la vie professionnelle.

Or ce n’est pas toujours le cas. Ce qui arrive souvent c’est que le salarié attend quelque chose de la part de la hiérarchie. Un « merci » par exemple. Ou « c’est bien », ou même un simple « bonjour ». Ces simples mots sont le signe que l’autre reconnaît qui je suis en tant que salarié ou tout simplement en tant qu’individu. Ce sont des signes de reconnaissance, comme des regards que quelqu’un d’autre porte sur soi et qui sont traduits par des mots.

Si le salarié attend, cela signifie qu’il a besoin de quelque chose qui lui fait défaut, et dont l’absence crée une frustration, voire une souffrance. Il n’a pas eu suffisamment de signes de reconnaissance dans les premières années de sa vie ? alors il va les chercher dans son milieu professionnel.

Le manque de reconnaissance peut se mesurer, le besoin de reconnaissance est plus difficile à déterminer.

Je m’explique. Prenons l’exemple d’une entreprise dont le dirigeant est débordé et n’a pas le temps d’échanger avec ses salariés. Ses salariés peuvent constater le manque de reconnaissance : il ne prend pas la peine de les saluer, il s’en tient à de simples échanges de mails, il ne fait aucun retour positif sur leur travail. Pourtant, il n’est pas injuste. Il augmente ses salariés tous les ans, lors des entretiens annuels il est objectif, il fait un petit cadeau à chacun à Noël. Les salariés ne se sentent pas spécialement valorisés, pas vraiment encouragés, mais pas le contraire non plus. Il attend d’eux qu’ils fassent leur travail. Point. L’absence de reconnaissance est manifeste. Tout le monde est logé à la même enseigne. Le manque ici peut se mesurer : dire bonjour, passer un peu plus de temps à échanger avec ses salariés, manifester un peu plus d’intérêt… Le problème est ici du côté du dirigeant.

Voyons maintenant ce qui se passe du côté des salariés. Sur l’ensemble, la moitié se plaint, l’autre non. Certains se sentent ignorés et en souffrent, d’autres aimeraient avoir un peu plus d’encouragements, deux ou trois font des heures supplémentaires dans l’espoir d’attirer l’attention, quelques-uns n’osent pas refuser des dossiers et se retrouvent surchargés de travail, (pour savoir dire non, lisez cet article) bref, chacun réagit différemment au manque de reconnaissance du dirigeant. La raison à cela est que chaque individu a un besoin de reconnaissance différent, qui ne peut se mesurer car il dépend de l’histoire de chacun et de ce qui lui a manqué dans son enfance.

Par conséquent, la recherche de ce qui nous a manqué dans notre passé, nous permettra de trouver ce dont on a besoin aujourd’hui dans notre vie professionnelle et que l’on cherche désespérément.

Une fois que l’on sait exactement ce dont on a besoin il sera alors plus facile de le demander.

Demander/recevoir/donner des marques de reconnaissance

Nous l’avons bien compris, le besoin de reconnaissance est différent pour chacun de nous.

Quelqu’un qui a une estime de soi solide et une bonne image de lui-même n’aura pas besoin d’encouragements et ne se sentira pas atteint si par exemple le supérieur hiérarchique le remercie sans fioriture pour un travail demandé.

Un autre qui aura une moins bonne image de lui, va rechercher les compliments, les bravos, les encouragements pour le même travail, et un simple merci ne lui suffira pas. Il va donc ressentir de la frustration, du découragement, de la démotivation pour son travail. Ce qui va s’ajouter au stress engendré par l’attente d’une marque de reconnaissance.

Alors que faire si l’on est confronté à ce type de situation ?

La première chose à faire est de prendre conscience de son mode de fonctionnement. Ensuite de déterminer ce qui nous fait défaut afin d’être au clair avec ses besoins (avec un coach ou un psy c’est plus facile). Enfin, ne pas hésiter à formuler des demandes, non pas sur le mode de la plainte, mais de manière objective. Et pourquoi pas donner soi-même des signes de reconnaissance, tel un simple bonjour, en faisant le premier pas et en allant au-devant de celui ou celle dont nous voulons attirer l’attention.

Si vous avez besoin d’un coup de pouce pour vous aider dans votre prise de conscience n’hésitez pas à contacter un coach.

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Nadia Tandeo