Dans le contexte actuel de pandémie, où nos vies professionnelles et personnelles sont totalement chamboulées, je vous propose de vous aider à faire le point sur votre situation privée ou professionnelle. Tous ces questionnements qui sont restés en suspens, toutes ces envies que nous avons mises de côté en attendant des jours meilleurs pour les réaliser, tout ce que nous avons remis à plus tard car trop absorbés par notre quotidien… Et si nous nous décidions enfin d’y apporter des réponses ? Et si nous profitions de cette période de confinement pour nous recentrer sur ce qui est essentiel pour nous et pour la suite de notre existence ?

Puisque nous sommes contraints au confinement et que nous avons un peu plus de temps à accorder à l’introspection, je vous propose aujourd’hui une technique d’auto-coaching en 5 étapes qui vous permettra d’amorcer un changement dans votre vie. Que ce soit dans le domaine privé ou professionnel, le processus est le même, à vous de l’adapter à l’un ou à l’autre.

Auto-coaching : Etape 1

Par quoi commencer cet auto-coaching ? Nous allons tout d’abord établir un état des lieux de la situation. Essayons donc de nous poser une première question toute simple :

Quelle est la situation aujourd’hui pour moi ?

En effet, nous allons en premier lieu nous interroger sur la situation qui nous préoccupe aujourd’hui. Je ne vais volontairement pas parler de la situation de crise sanitaire actuelle, mais de la situation qui était la nôtre juste avant le confinement.

Que se passe-t-il pour moi dans mon travail ? Qu’est ce qui me préoccupe aujourd’hui dans ma vie privée, avec mon conjoint, ou avec mes enfants, ou encore avec mes amis ? L’idée est de décrire la situation problématique préoccupante. Une description toute simple, et la plus objective possible, comme si l’on racontait à quelqu’un d’autre une scène de film qu’on a vu, avec le plus de détails possibles, comme si on donnait à quelqu’un qui ne nous connaît pas tous les éléments utiles afin qu’il puisse visualiser notre situation et la raconter à son tour.

Si on prend l’exemple de la sphère professionnelle, on commence par décrire l’environnement de travail dans lequel on évolue (open-space ou bureau fermé, boutique, environnement industriel, magasin etc…). Ensuite on décrit ce que l’on fait concrètement (je reçois des clients au guichet, je suis face à des élèves et je fais cours, je suis face à mon ordinateur et je remplis des tableaux Excel toute la journée, je suis au téléphone au sein d’une plateforme d’appels…). Enfin on décrit la situation qui nous pose problème (je n’ai pas le temps pour répondre correctement à tous les clients, je n’arrive pas à me faire respecter par mes élèves, j’ai perdu le sens de ce que je fais lorsque je remplis mes tableaux Excel et cela me semble totalement futile, je n’en peux plus d’appeler des clients au téléphone toute la journée pour leur vendre des assurances…).

Cette première étape descriptive est essentielle. Cela permet de clarifier la situation. Et c’est valable aussi pour le domaine personnel. Si vous souhaitez faire le point sur votre situation personnelle, la démarche est la même : il faut commencer par une phase de description de la situation.

Auto-coaching : Etape 2

La deuxième étape est simple également. Il s’agit de répondre à cette question :

En quoi cette situation que je viens de décrire est un problème pour moi ?

Et attention ! En quoi c’est un problème pour moi et pas pour quelqu’un d’autre ! L’auto-coaching ne fonctionne pas si la situation est problématique pour mon collègue ou mon patron. Dans le domaine privé, si la situation pose problème à un autre que moi, ou alors si je suis moins impacté par la situation que ne l’est mon conjoint par exemple, alors cela ne fonctionnera pas non plus.

Donc si je reprends les exemples professionnels que j’ai évoqués plus haut, si par exemple je me dis que je n’ai pas le temps pour répondre correctement à tous mes clients et que ce qui me pose problème c’est qu’ils risquent d’être insatisfaits ou qu’ils risquent de se tourner vers d’autres fournisseurs, cela veut dire que cela ne me concerne pas moi directement, mais le problème concerne mes clients.

Je m’explique. Dans cet exemple, mon problème c’est l’insatisfaction du client. Or, il faut savoir qu’il est plus aisé de résoudre une difficulté qui nous est propre plutôt qu’une difficulté qui appartient à un autre, car nous ne sommes pas à la place de l’autre et nous ne pouvons pas savoir à la place de l’autre ce qui est bon ou pas pour lui.

Alors si je reprends l’exemple précédent, comment puis-je formuler la réponse à la question posée ? Je pourrais dire par exemple je n’ai pas le temps pour répondre correctement à tous mes clients et ce qui me pose problème c’est que j’aurai du mal MOI à gérer cette insatisfaction, ou alors que j’aurai peur de leur agressivité envers moi, ou encore que j’aurai des difficultés financières s’ils vont voir ailleurs. Le problème que je dois résoudre me concerne directement (ma difficulté à gérer l’insatisfaction, ma peur de leur agressivité, mes difficultés financières), il me sera plus aisé de trouver des solutions maintenant que je l’ai bien identifié.

Auto-coaching : Etape 3

La troisième étape de cet auto-coaching va concerner la motivation que l’on a à résoudre ce problème. Vous allez me dire mais bien évidemment que j’ai envie de régler mes difficultés ! Ce n’est pas si simple ! Combien de fois nous sommes-nous trouvés dans une situation difficile et finalement nous avons remis à plus tard (voire à jamais) la résolution du problème ? Les procrastinateurs se reconnaitront ! Alors pour tester notre motivation il va falloir envisager les conséquences si on ne prend aucune mesure pour résoudre ces difficultés. Comment ? En essayant de répondre à cette question :

Quelles vont être les conséquences pour moi si je ne résous pas mon problème à court terme ?

Je vais donc me projeter dans un avenir proche et imaginer ce qu’il va se passer pour moi, et pas pour les autres, vous l’aurez compris ! Et ce que j’imagine sera forcément quelque chose de négatif.

Reprenons l’exemple ci-dessus. Supposons donc que je n’ai pas le temps pour répondre à tous mes clients et que j’aurai du mal à gérer leur insatisfaction. Je vais devoir faire face à leur agressivité, à leurs menaces de se tourner vers un autre fournisseur. La conséquence de tout cela est que je serai (peut-être) de plus en plus déstabilisée face au client, que je perdrai mes moyens, ou alors au contraire que je vais à mon tour me montrer agressive et perdre mon sang froid. Et que risque-t-il de se passer si je continue à m’imaginer réagir de la sorte ? Eh bien je vais forcément augmenter mon stress, finir par faire un burnout ou bien me faire rappeler à l’ordre par mon supérieur, et me faire licencier pour faute… Horrible non ? Une situation qui risque de se produire si je ne fais rien.

Si en me projetant dans l’avenir je me vois au fond du gouffre et que cela provoque une réaction salutaire en moi qui consiste à me dire non ce n’est pas possible je dois faire en sorte que cela n’arrive pas, alors c’est que la motivation est suffisamment forte pour envisager un changement à court ou moyen terme. Parce que la décision de changer doit être prise maintenant, et pas dans un an ou plus. En effet, si on se dit que ça peut bien attendre un an, alors c’est que la situation n’est pas si difficile que ça !... Et aucun coaching ni auto-coaching au monde ne réussira à faire changer les choses.

Auto-coaching : Etape 4

Avançons encore un peu dans notre auto-coaching. Maintenant que nous avons envisagé le pire, il nous reste à envisager le meilleur, parce que le meilleur existe ! Pour cela il nous faudra répondre à la question suivante :

Quelle serait la situation idéale pour moi ?

Ce qui est attendu ici c’est la situation rêvée, et pas le processus de changement qui permet d’arriver à cette situation, autrement dit le résultat final. Par exemple, je veux travailler sereinement et avoir du temps pour répondre à tous mes clients, ou alors je veux pouvoir faire cours tout en étant respecté et apprécié de mes élèves… Bref, ce que vous voudriez obtenir si vous aviez une baguette magique ! Et savoir ce que l’on veut, cela fait un bien fou !

Et voilà ! Grâce à ces 4 questions d'auto-coaching, nous avons pu clarifier la situation problématique, vérifier notre motivation à changer et imaginer une situation idéale. C’est déjà un grand pas en avant vers le changement et nous avons tous les éléments pour nous lancer dans la recherche de solutions. Il nous reste la dernière étape qui va consister en une mise en action.

Auto-coaching : Etape 5

Voici la dernière question d’auto-coaching qui va nous permettre d’y arriver :

Comment faire pour atteindre cette situation idéale ?

C’est là que réside toute la difficulté de la démarche d’auto-coaching. En effet, la recherche de solutions n’est pas une chose aisée, et il faut faire travailler son imagination, faire preuve de créativité, ne pas se mettre de barrières et surtout prendre conscience de ses peurs et de ses blocages.

Il faut savoir que cette partie n’est pas forcément la plus longue. Il est en effet beaucoup plus facile de chercher des réponses lorsqu’on sait ce qu’on veut vraiment. Et elles peuvent arriver vite quand on est au clair avec ce dont on a besoin. Si toute la première phase d’auto-coaching qui consiste à clarifier la situation, à vérifier sa motivation et à s’interroger sur la situation souhaitée, est faite correctement, alors le reste coulera de source…

Bien entendu, le coach peut intervenir dans la deuxième phase, il pourra vous faire progresser plus vite vers les solutions, mais vous aurez déjà bien avancé parce que vous aurez mené à votre rythme toute une première étape d’introspection, grâce aux questions que je vous ai proposées dans cet auto-coaching.

Je pense que nous devons saisir l’occasion qui nous est donnée aujourd’hui de rester chez nous, et plutôt que de la vivre comme une contrainte (ce qu’elle est de toute façon), nous pouvons nous dire que nous avons peut-être une opportunité maintenant de regarder en face nos difficultés et de faire en sorte de les faire disparaître, ou du moins les atténuer.

L’auto-coaching peut nous y aider, le coach peut nous y aider encore plus.

Bon courage à tous !

Nadia Tandéo