Définir son projet de reconversion et choisir son nouveau métier vont rarement de soi. La première difficulté, au moment de se projeter dans l’avenir, est de surmonter le doute qui nous assaille et apporter une réponses aux questions qui se bousculent : est-ce que je fais le bon choix? Ce projet me correspond-il vraiment? Suis-je véritablement fait pour ce métier? Favorisera-t-il mon épanouissement?

Toutes ces questions concernent le même aspect : celui de la cohérence du projet et du métier avec la personne que vous êtes profondément.

Le point d'ancrage d'un projet professionnel

Lorsque vous initiez votre reconversion professionnelle en choisissant un projet et / ou un métier, votre choix n’est jamais le résultat du hasard. Il répond à un désir, à un besoin ; il fait écho à certaines de vos valeurs et participe à la construction de votre identité. Découvrir à quoi il répond et comment il s’imbrique dans le canevas de votre vie, comme s’il y avait sa place, revient à trouver les points d’ancrage de votre projet.

Nous possédons tous des points d’ancrage. C'est l’endroit où un élément va se raccrocher à un autre, là où ce que nous faisons répond et correspond à ce que nous sommes profondément. Un ancrage est en quelque sorte un enracinement : votre projet professionnel est nourri par votre histoire. L’ensemble des points d'ancrage constitue la cohérence de l'identité d'une personne.

A 40 ans, Sarah est directrice financière d'une entreprise depuis plusieurs années. Arrivée au bout de son évolution professionnelle, en proie à l’ennui et à la lassitude, elle a souhaité donner un nouvel élan à sa carrière et s’est lancée dans un projet de reconversion professionnelle.

Lors de notre premier entretien qu’elle avait préparé, elle a présenté une liste de métiers et de domaines professionnels qui l’attiraient. Dés le début de notre travail de coaching, elle a décidé d’aborder directement le domaine de l’enseignement. Sarah m ‘a expliqué qu’à l'école primaire, elle faisait ses devoirs en se mettant en scène : elle était la maîtresse d'école et faisait la classe à des élèves imaginaires. Son goût pour l’enseignement remontait donc à son enfance.

Au fur et à mesure du travail de coaching, le projet de Sarah s’est affiné pour aboutir à l’objectif suivant : créer et diriger une école où chaque enfant pourra s'affirmer en toute confiance et conscience. Sarah savait que ce projet lui convenait parfaitement et qu’elle avait fait le bon choix. L’enseignement était la réalisation d'un rêve et elle se savait compétente pour créer et gérer une entreprise.

L'ancrage n'évite pas le doute mais il permet de le surmonter

Devant l'ampleur des tâches à accomplir et du chemin à parcourir pour réaliser son projet, le courage lui manquait parfois et elle se demandait si la montagne à gravir n’était pas trop haute : « non mais, pour qui tu te prends, ma pauvre fille? » se disait-elle.

Elle se sentait en effet illégitime dans le monde de l’enseignement et avait peur de prendre contact avec des professionnels de ce domaine, convaincue de son manque de crédibilité.

J’ai alors proposé à Sarah d’aborder le domaine de l’enseignement par une autre porte, et l’ai questionnée sur le vécu de ses propres enfants à l’école. En me racontant des anecdotes sur la vie scolaire de son fils, a ressurgi, par association d’idée, le postulat inculqué dès son plus jeune âge selon lequel « la vie est un combat ».

Ce principe, qui a gouverné sa vie pendant plusieurs années, est à l’origine d’une insatisfaction, d’une peur et d’une tristesse profondes dont elle s’est petit à petit libérée : elle sentait qu’elle devait arrêter de se battre pour commencer à vivre. Plusieurs événements de sa vie personnelle et familiale sont venus alimenter et réveiller, petit à petit, sa confiance en elle et son besoin de vivre intensément.

Forte de cette réflexion, Sarah était alors pleinement consciente de ce pour quoi (et pourquoi) elle avait choisi cette voie.

Sarah a décidé de réaliser son rêve, « un rêve d’adulte pour des vies d’enfants », « pour que la vie leur apparaisse telle qu’elle est : unique, magique, merveilleuse ». La pièce du puzzle était posée, ce projet était réellement le sien et c’est à travers son aboutissement qu’elle se réaliserait.

Trouver l'ancrage de son projet professionnel ne fait pas tout

  • Le choix du projet ou du métier n’est jamais un hasard, il est lié à votre histoire. Sarah faisait ses devoirs en s’imaginant faisant la classe, elle jouait déjà le rôle d’une enseignante. Ceci traduit la puissance de l’intérêt qu’elle portait à ce métier, son choix devenait logique.
  • Un projet professionnel doit être réaliste et réalisable. Lorsque vous aurez étudié les critères rationnels de votre projet, vous devrez tester vos idées et vous confronter au terrain, échanger avec des professionnels. Vous devrez vous mettre en avant, vous mettre en action, vous montrer convaincu et convaincant… en un mot, prendre des risques. C’est à ce moment-là que peut surgir le doute quant au choix de votre projet ou de votre futur métier. Sarah, qui bénéficiait du soutien total de ses proches, s’est sentie incapable de franchir le pas de l’action. Témoins de cette difficulté, ils lui ont renvoyé la possibilité qu'elle avait pu se tromper : « si tu doutes de toi, c’est peut-être parce-que tu n’as pas fait le bon choix. »
  • Le doute est une matière brute qui demande à être travaillée. Sauf exception, ce sentiment accompagne toujours, au moment de se mettre en action, le processus de reconversion. Si vous le laissez en l’état, il se développera et deviendra un obstacle infranchissable qui vous conduira à l’abandon de votre projet. Un coaching vous permettrait, grâce à une réflexion poussée, d’utiliser le sentiment de doute pour trouver un point d’ancrage à votre projet. Pour Sarah, le domaine de l’enseignement était intimement lié à la nécessité d’apporter aux enfants un lieu où ils pourraient s’affirmer en toute confiance et en toute conscience.

Trouver le point d'ancrage de son projet professionnel donne confiance en l'avenir

Le sentiment que son projet fait partie de son identité donne à Sarah le sentiment que le risque d'échec, bien que toujours présent, perd sa dimension tragique, sa gravité. Consciente de ses compétences et de ses savoir-faire, elle ne tire pas un trait sur son passé professionnel : son projet s'inscrit dans une continuité, dans son évolution. « si ça ne marche pas, ce n'est pas grave », me dit-elle. Elle sait qu'elle n'est pas démunie et qu'elle pourra rebondir, ne serait-ce qu'en reprenant son ancien métier dans des conditions différentes. "L'important est d'aller au bout de son projet, à tel point que chaque point négatif est contre-carré par un point positif".

Le choix du métier n'est pas le sujet central. Le choix du métier s’efface au profit d’un projet plus global reposant sur des aspirations profondes que vous pouvez définir et caractériser avec l’aide d’un coach. Sarah veut apporter aux enfants un environnement propice à l’affirmation de soi, c’est son véritable projet. Elle vise la création d’une école dont elle serait la directrice, et doit suivre une formation de Professeur des Ecoles. Elle pourrait donc concrétiser son projet en pratiquant plusieurs métiers : d’abord celui de professeur des écoles, puis celui de Directrice de sa propre école en étant à la fois enseignante… peu importe le métier, pour Sarah, tant qu’elle se réalise et s’épanouit dans sa nouvelle activité.

L’histoire de Sarah vous interpelle? Vous vous reconnaissez dans son cheminement? Vous doutez de votre projet et voulez être sûr de faire le bon choix ? Je suis à votre écoute et répondrai avec plaisir à toutes vos sollicitations.

Muriel Nottin