Un grand nombre de personnes actuellement en recherche d’emploi et/ou en reconversion rencontrent un problème de légitimité pour expliquer une période d’inactivité dans leur parcours professionnel.

Chez certains, cela peut même créer un blocage pour postuler à une offre et une attitude en retrait, sur la défensive en entretien d'embauche.

Voyez ce que vous avez fait et savez faire et pas l’inverse

Plusieurs raisons telles qu’une réelle difficulté pour retrouver un emploi, une maladie, un congé parental, un congé sabbatique, l’éducation des enfants, un burn out, un long voyage… peuvent justifier cette période « d’inactivité », ce trou dans votre CV.

Tous les recruteurs se retrouvent à un moment donné face à ce type de profil; leurs réactions varient en fonctions des individus et de la politique de recrutement de l'entreprise mais dans tous les cas, ils vous demanderont de vous parler de cette période d'inactivité. L’objectif pour vous est de pouvoir l'appréhender et l'assumer pour en parler le plus efficacement possible au moment voulu. Mon job est de vous y aider.

Pour débuter avec une notion d’optimisme, malgré un « trou » dans un CV, les recruteurs peuvent cependant sélectionner ce genre de candidats car leur CV répond toutefois à leurs attentes.

Il est vrai, que dans la lecture d’un CV, le recruteur va vérifier par réflexe, la chronologie du parcours du candidat et va donc déceler des périodes de non activité; mais ne ce qui vous concerne, attachez-vous d'abord à mettre en valeur votre expérience sans faire de fixette sur votre période d'inactivité.

Ces périodes peuvent être variables. Selon la durée, il sera parfois plus facile d’expliquer un « trou » dans votre CV correspondant à une période d’inactivité de 1 an que de 3 ans par exemple.

Une longue période d’activité peut donner le sentiment de s’éloigner de ses compétences, de son savoir-faire, de ne plus être opérationnel(le), mais il est nécessaire d’avoir le mécanisme inverse ou du moins d’appréhender cette période positivement.

Quelle est la raison pour laquelle vous avez stoppé votre activité ? et comment pouvez-vous parler de ce fameux « trou » dans votre CV ?

Un congé parental ?

Cette raison n’est pas rare. Vous pouvez dans ce cas là, préciser sur votre CV, la période dédiée à votre congé parental, au temps que vous avez consacré à l’éducation de vos enfants sans oublier de mettre en avant lors de votre entretien de recrutement (si la question vous est posée) qu’il était important pour vous de consacrer entièrement ce temps à vos enfants pour d’une part, prendre le temps pour élever vos enfants, mais aussi d’éviter d’être moins investi(e) en entreprise, sous la préoccupation d'élever un nouveau-né. Que vous n'aimez pas gare les choses à moitié, ni dans un sens ni dans l'autre; et que vous avez donc décidé de mettre à profit cette période pour vous occuper au mieux de votre enfant.

Aujourd’hui, vous avez accompli votre mission et vous êtes à présent décidée, motivée et déterminée pour vous investir professionnellement; vos enfants sont gardés, vous avez le sentiment que leur avez consacré tout l'amour et l'attention dont ils avaient besoin en bas âge; vous n'avez donc aucun regret et vous cherchez un poste en regardant à 100% devant !

A ce sujet n’hésitez pas à préciser que durant ce congé parental, vous avez toutefois consacré du temps à vous former sur un sujet, à faire de la veille sur votre domaine d’activité afin de ne pas vous sentir trop « rouillée » lors de la reprise.

Vous pouvez également plaisanter en précisant que durant cette période vous avez développé votre réactivité dans différents contextes ainsi que vos capacités d’organisation et de planification…et que vous avez même perfectionné votre gestion du stress !

Une maladie, un burn out ?

Dans le cas d’une maladie longue durée, vous pouvez faire preuve de transparence auprès du recruteur si cela ne vous affecte pas trop. Si la question est posée, bien entendu. Qui ne comprendrait pas cela ? D’ailleurs, dans le cas où la réaction du recruteur ne serait pas celle que vous attendiez, n’oubliez pas qu’un entretien de recrutement permet aux 2 acteurs (recruteur et candidat) de valider si oui ou non, vous avez envie de travailler ensemble. Un recruteur qui vous considérera négativement pour cette raison n'est peut-être pas représentatif d'une philosophie d'entreprise que vous avez envie de rejoindre. Donc, dans le cas d’une mauvaise réaction, restez calme, souriant(e), professionnel(le) et ne donnez pas votre avis au moment de l’entretien. Vous n’aurez peut être même pas à le faire si vous n’avez pas de retour suite à cet entretien.

Cette période, ce « trou » dans votre parcours peut, si vous le souhaitez et si vous l’assumez, être précisé sur votre CV (événement personnel). Dans tous les cas, lors de l’entretien de recrutement, ne rentrez pas trop dans les détails. Annoncez simplement que pour des raisons de santé ou celles d’un proche vous avez privilégié cette période pour vous « faire du bien » ou pour être entièrement disponible auprès de la personne que vous accompagniez. L’objectif n’étant pas d’attrister la personne face à vous, mais bien de lui démontrer qu’aujourd’hui vous êtes prêt(e) à reprendre une activité professionnelle. Que vous avez la « niaque ».

Ne faites pas pleurer, démontrez que vous avez la niaque (mais avec le sourire et sans trop en faire)

L'idée étant de démontrer au recruteur que malgré votre "trou dans votre CV" vous avez aujourd'hui toute l'énergie et la motivation nécessaire pour reprendre une activité professionnelle en faisant le maximum pour être opérationnel(le) rapidement. Mettez-vous en condition, entraînez-vous. Un entretien se prépare en amont. Anticipez les questions éventuelles pour répondre du tac au tac et si vous avez besoin d'un coup de pouce, contactez un coach qui vous aidera à vous mettre en situation pour améliorer votre discours et votre posture.

Vous êtes encore en entreprise, mais arrêté(e) depuis plusieurs mois suite à un burn out ?

Est-il nécessaire de parler de ce « trou » dans votre carrière professionnelle ?

Oui, si vous décidez de quitter votre entreprise pour tourner la page. Votre contrat de travail est toujours d’actualité même si vous n’êtes pas en poste depuis quelque temps.

Sur votre CV, précisez la date réelle de votre fin de contrat de travail sans spécifier la période d’arrêt.

Le recruteur n’est pas censé être informé de cela.

Si durant l’entretien il vous annonce qu’il est au courant suite à un appel auprès de votre ancienne société, respirez un bon coup et dites-lui que parler de cette période n’avait pas de valeur ajoutée pour vous dans cet entretien. Surtout respectez votre ancien employeur dans vos propos même si vous pensez le contraire. Confirmez simplement au recruteur que cette période est aujourd’hui terminée, que vous avez fait le nécessaire pour retrouver votre dynamisme et votre santé pour repartir sur les starting blocks ; et qu’aujourd’hui tout va pour le mieux. D’ailleurs votre présence le prouve. Vous êtes là et bien là face au recruteur.

Retour de congé sabbatique ?

Pour certains candidats (et recruteurs), l'inactivité est une honte en soi mais l'inactivité délibérée encore plus; ainsi, un congé sabbatique pris sans autre but que de voyager et prendre du temps pour soi est vécu comme pénalisant la reprise d'activité et donc à dissimuler autant que possible. La encore, décomplexez-vous; qu'y a t'il de mal à profiter d'une période donnée pour accomplir un projet personnel, ou tout simplement pour prendre du champ afin de faite un point sur ses objectifs professionnels et personnels ? Le congé sabbatique a été créé- entre autres - pour ça. N'hésitez donc pas à l'assumer de manière positive, en expliquant que cette période était nécessaire pour vous, afin de faire un point sur votre carrière professionnelle. Vous aviez besoin de recul, d’évasion, de rencontres pour revenir avec un projet professionnel bien ficelé. Que cette période de vacances faisait également partie de votre projet, et que maintenant que celle-ci est terminée, vous êtes sûr(e) de vous et de vos objectifs, et donc prêt(e) à vous investir sans regret dans votre nouveau job.

Dans tous les cas, essayez de démontrer que malgré votre inactivité vous avez été actif(ve). Oui, cela peut vous faire sourire, mais un recruteur préférera un profil optimiste à une personne « un peu fragile » qui se laisse porter. N’oubliez pas que le recruteur a besoin d’être rassuré. Qu’il va durant l’entretien, se demander si d’une part vous avez les compétences attendues pour le poste, mais également vérifier si vous pourriez rejoindre et intégrer son équipe. Si vos démontrez que vous avez réalité toutes vos envies et que vous êtes maintenant totalement disponible pour votre nouveau job, alors vous l'aurez rassuré et augmenterez d'autant vos chances d'emporter le morceau.

Pour cela, soyez sûrs de vous et de votre légitimité. La confiance en soi, ça se travaille aussi ! Entraînez-vous à expliquer cette période.

Votre période d’activité ne doit pas être perçue comme un « point noir » mais bien comme une période de réflexion, de recul, d’enrichissement.

Vous êtes en recherche d'emploi depuis longtemps ?

Vous n’arrivez pas à trouver un nouvel emploi, vous perdez confiance en vous au fil des mois, vous êtes fatigué(e) de répéter toujours les mêmes choses aux recruteurs vous ne savez plus comment parler de votre expérience, de votre parcours, de ce fameux « trou » ?

Dans ce cas là, il est nécessaire de se poser pour faire un point; continuer à rechercher un emploi la tête dans le guidon ne vous aidera pas. Vérifiez que les outils de recherche d’emploi que vous utilisez sont bien adaptés. Demandez conseil sur vos outils de recherche (CV, lettres de motivation...) à des gens de votre entourage où à des professionnels. Il vous faut avant tout reprendre confiance et vous réapproprier votre expérience et votre savoir-faire; ce n'est pas facile mais c'est possible à travers un réexamen de vos outils et de votre stratégie de recherche, aidé si possible par des professionnels. D’autres y arrivent ! Pourquoi pas vous ?

Si vous le souhaitez, nous pouvons discuter ensemble de votre situation.

Dans tous les cas, soyez fier(e) de vous. Nous ne sommes pas des super héros… quoique !?

Gildas Lagues