La coupe est pleine. Vous êtes à deux doigts du burn out et avez envie de quitter votre job. Mais vous redoutez de rencontrer votre patron pour lui demander de signer une rupture conventionnelle. Vous avez réfléchi à vos arguments mais vous ne savez pas trop comment présenter votre demande, vous craignez un refus et vous hésitez à vous lancer.

Comment faire ???

Je vous propose de découvrir 5 conseils pour vous aider à mener votre entretien pour convaincre votre employeur que la rupture conventionnelle est la meilleure solution !

Une rupture conventionnelle : comment faire la demande à son employeur ? La réponse en 5 points clés …

Conseil n° 1 - Commencer par l’historique

C’est le jour J : vous êtes en face de votre patron. Par quoi ne pas commencer ?

Ne commencez pas à lui parler de rupture conventionnelle ou de négociation de départ !

Il faut l’amener à comprendre, au fur et à mesure de cet entretien, qu’il a un intérêt à se séparer de vous et susciter chez lui l’envie de signer une rupture conventionnelle.

En commençant à lui parler de rupture conventionnelle dès le début de l’entretien, il risquerait de ne pas comprendre son intérêt et vous demanderait probablement de démissionner.

Donc, commencez par l’historique de votre situation ! Remontez aux premiers signes de votre mal-être et amenez votre interlocuteur à comprendre l’évolution de votre situation.

Conseil n° 2 – Faire le tri dans vos arguments

Même si vos raisons sont légitimes, elles ne sont pas toutes bonnes à dire. Tous les arguments en relation avec vos choix personnels sont à bannir ! Exemples : « j’ai envie de plus de temps pour m’occuper de mes enfants », « j’aimerais créer ma propre activité », « je n’ai plus envie de passer du temps dans les transports », …

Ces motifs, bien qu’ils soient fondés, ne sont pas liés à la relation contractuelle que vous avez avec l’entreprise et amèneront votre patron à vous répondre « je comprends mais dans ce cas, démissionnez ! ».

Il faut donc se concentrer sur les arguments liés à l’environnement professionnel. Exemple : Un changement dans l’équipe dirigeante a modifié les façons de travailler, la pression est constante, les responsabilités que l’on vous confie manquent d’intérêt et les discussions avec votre responsable restent vaines...

Conseil n° 3 - Parler de votre problème … et insister sur le risque encouru par votre patron

Cet environnement professionnel dégradé vous a amené, au fil des semaines, des mois, à perdre « l’envie ». Plus envie d’y aller, plus envie de se donner à fond, plus envie d’envisager l’avenir dans cette société. Pire encore, vous y aller la boule au ventre et passer vos nuits à ruminer.

Parlez de votre mal-être, faites comprendre à votre patron que le burn-out vous guette et qu’il est temps pour vous … et pour lui, d’anticiper la catastrophe. Vous sentez que vous allez droit dans le mur et qu’un arrêt maladie se profile. Sensibilisez votre interlocuteur sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une fatigue passagère mais que le mal est beaucoup plus profond.

Mais cela ne suffit pas : il faut également le faire réfléchir sur les conséquences que cela aura forcément sur la bonne marche de l’entreprise : il faudra vous remplacer pendant votre absence, mais ne maîtrisant pas la durée durant laquelle vous risquez d’être absent, ce sera compliqué de prévoir le remplacement. Le fonctionnement du service en sera forcément perturbé. Sans compter que votre absence maladie coûte cher : entre le maintien de votre salaire et le salaire de la personne qui vous remplace.

Bref, il faut amener votre responsable à mesurer toutes les conséquences, pour vous mais surtout pour l’entreprise, s’il persistait à vouloir vous garder coûte que coûte dans les effectifs. Il faut le conduire à la perspective que votre départ est la meilleure solution pour tout le monde.

Conseil n° 4 - Commencer vos phrases par « je »

Attention toutefois à la réaction de votre interlocuteur. Devant l’explication des raisons qui vous ont mené à ce burn out, votre patron peut avoir deux types de réactions :

  • Il n’avait pas conscience du problème ou du moins n’avait pas compris que vous étiez mal à ce point et va vous proposer de trouver des solutions : « on va recruter une personne supplémentaire, on va revoir l’ensemble de vos tâches, on va vous inscrire à une formation, … ».
    Or, votre objectif, lors de cet entretien, n’est pas de trouver des solutions, mais de signer une rupture conventionnelle !
  • Autre réaction possible : devant l’exposé des facteurs déclenchants (trop de stress, pas de formation, trop de travail, …) votre patron pourrait se sentir mis en cause. C’est lui qui est le garant de la bonne santé physique et morale de ses salariés. Et là, il pourrait se sentir en défaut. Il se mettrait dans une position de « défense », ce qui n’est pas la meilleure condition pour négocier une rupture conventionnelle.

Alors, comment faire ?

Commencez les phrases par « je ». C’est-à-dire, ne mettez pas trop l’accent sur les choses qui vous déplaisent. Citez-les mais ne rentrez pas dans des explications détaillées. Préférez plutôt centrer la discussion sur vous, sur votre mal être. Exemple : « J’arrive la boule au ventre, j’ai perdu le sommeil, je me sens très fragilisé et j’ai du mal à me concentrer au travail. J’ai toujours peur de faire une erreur, je suis au bout du rouleau, mon médecin préconise un arrêt de travail, … ». Cette technique de communication permettra d’éviter que votre patron ne se sente mis en cause, puisque vous parlez de vous. Et si vous avez besoin d 'évacuer votre colère avant de basculer dans ce mode de communication, n'hésitez pas à faire un coaching pour vous préparer psychologiquement à cet entretien.

Conseil n° 5 - Ne pas oublier votre fil conducteur

Beaucoup de personnes que je conseille, en situation de burn out, culpabilisent à l’idée de se mettre en arrêt de travail, hésitent à parler de leur mal-être et préfèrent se montrer fortes. Mais n’oubliez pas que c’est l’environnement professionnel qui vous a mené à l’état de mal-être dans lequel vous êtes aujourd’hui. Ce n’est pas un choix de votre part.

C’est une situation subie et non une situation choisie. Votre fil conducteur, lors de cet entretien est donc « je suis victime de la situation ». Cela vous aidera à expliquer dans quelles difficultés vous êtes aujourd’hui et que cela ne justifie pas une démission.

En résumé, les 5 points clés pour négocier une rupture conventionnelle :

  1. N’annoncez pas d’emblée votre demande de rupture conventionnelle
  2. Eliminez les arguments de type personnel
  3. Expliquez les conséquences pour l’entreprise
  4. Parlez de vous-même, plus que des raisons et faites-vous aider si l'émotion est trop forte
  5. Gardez à l’esprit votre fil conducteur « je suis victime de la situation »

Besoin d’aide dans votre démarche ? Contactez moi ici avec le code "CapCo", je vous aiderai à vous préparer au mieux et vous sentir plus serein pour mener cet entretien !

Lucette Stamm