Dans le monde du travail et dans l’inconscient collectif, le chômage fait peur. D’ailleurs, dans l’entreprise, on entend tout et surtout n’importe quoi à ce sujet. Le plus ironique dans tout ça, c’est que les personnes qui distillent leur savoir sur le chômage sont bien souvent des gens qui ne l’ont jamais connu !

Petit tour d’horizon des idées reçues sur le chômage, histoire de bien distinguer les mythes de la réalité !

Si je me fais licencier pour faute, je n’aurai pas droit à mes allocations chômage !

FAUX : première légende urbaine destinée à vous enlever toute envie de faire un faux pas. Quelle que soit la cause de votre licenciement, même pour une faute lourde ou grave, vous bénéficierez des allocations chômage. Ce mythe vient d’un quiproquo évident : si vous êtes licencié pour faute grave ou lourde, l’entreprise n’a pas à vous verser des indemnités de licenciement, mais ça n’a absolument rien à voir avec les allocations chômage ! Mais cette croyance a la vie dure. Lorsque je me suis fait licencier, pour cause réelle et sérieuse, j’ai demandé l’aide des syndicats. Un de mes hiérarchiques m’a demandé de faire attention à ne pas commettre de faute grave, sinon je perdrais même mon droit au chômage… N’importe quoi ! Ne vous laissez surtout pas intimider, vérifiez tous les propos de vos patrons.

Si je suis au chômage, mon niveau de vie va considérablement baisser !

FAUX : Tout dépend de votre revenu actuel. Avec l’assurance chômage française, plutôt généreuse, vous allez percevoir en net à peu près 70% de votre salaire mensuel net. De plus, sachez que toutes les primes que vous avez touchées sur les 12 derniers mois et qui sont inscrites dans vos bulletins de salaires sont prises en compte dans le calcul de votre allocation. On parle donc ici du 13eme mois, de vos primes vacances, de vos primes exceptionnelles, de vos bonus sur objectif, etc… bref, tout ce qui est inscrit sur vos 12 derniers bulletins de salaire. Voici le meilleur outil pour faire une simulation de vos droits : simulateur pôle emploi. Certains sites vous proposent une simulation payante, ne vous faîtes pas avoir !

Il existe un délai de carence entre la date de fin de contrat et le premier jour d’indemnisation chômage

VRAI :Pôle emploi ne vous indemnisera pas dès le lendemain de votre rupture de contrat de travail. Un délai de carence est appliqué, il est composé de 3 périodes :

  1. Un délai de 7j quelle que soit la situation du demandeur d’emploi. Il faut se rappeler que l’on bénéficie d’une assurance chômage, et que ce délai de 7j peut faire penser à la « franchise » liée à cette assurance. En fait, pour être exact, , il ne s'agit pas exactement d'une franchise mais d'un "différé d'indemnisation", c'est à dire que ces 7 jours ne sont pas déduits du nombre total de jours de droits indemnisés. Ils sont simplement décalés dans le temps
  2. Congés payés non pris : On rajoutera à ces 7j le nombre de jours de congés payés que vous n’avez pas pris et qui vous seront payés dans votre solde de tout compte.
  3. Indemnités de départ supra-légales : Seules vos indemnités de départ supérieures au minimum légal sont prises en compte dans le calcul. On divise le montant de ces indemnités supra-légales par 90 (depuis le1er octobre 2014, avant on prenait le salaire journalier de référence), et on obtient un nombre de jours que l’on additionne au délai de 7j et au nombre de jours de congés payés non pris. Il faut comprendre la logique : vos allocations chômage sont décalées car on considère que vous bénéficiez encore de votre salaire journalier de référence pendant ce laps de temps. Rassurez-vous, pour ceux qui touchent beaucoup d’indemnités de départ, ce délai de carence est limité à 180 jours maximum, soit 6 mois, (depuis le 1er juillet 2014), sauf en cas de licenciement économique où ce délai maximum est de 75 jours.

Si je demande à être dispensé de mon préavis, alors je ne pourrai pas bénéficier des allocations chômage durant la durée théorique de ce préavis

VRAI : Si vous êtes à l’origine de la demande, l’employeur n’a pas à vous payer votre préavis. Pôle emploi considère (à juste titre) que vous avez volontairement renoncé à cette rémunération. La période de carence débutera bien à l'issu de la période théorique de préavis, c’est-à-dire au moment où le contrat de travail est rompu, et non au moment où vous quittez votre entreprise.


Si je démissionne, je n’aurai pas droit aux indemnités chômage

FAUX : Il existe plusieurs cas dans lequel Pôle Emploi accepte de vous indemniser après une démission, qui sera considérée comme légitime. Vous trouverez la liste exhaustive des cas de démissions légitimes à l’adresse suivante : démissions légitimes. Si vous ne rentrez dans aucune de ces catégories, pas de panique, Pôle Emploi se propose de réétudier votre dossier après 4 mois d’inactivité. Si vous apportez les preuves d’une recherche d’emploi active ou de la création/reprise d’une entreprise, vous toucherez vos allocations.


Il existe des bons plans pour m'aider à créer mon activité lorsque je suis au chômage

VRAI : même pour créer votre activité en tant qu'auto-entrepreneur, il existe plusieurs mécanismes intéressants pour sécuriser votre lancement lorsque vous êtes demandeur d'emploi. L'ACCRE par exemple, vous propose une exonération partielle de charge pendant 3 ans. L'ARCE également, vous permet soit de convertir vos droits au chômage en un capital conséquent que vous pouvez investir dans votre activité, soit d'opter pour un lancement sécurisé : Pôle Emploi complète votre revenu d'entrepreneur pendant près de 15 mois !

Pour rappel, Cap Cohérence est un réseau de professionnels dont l'objectif est de vous aider à penser et concrétiser un changement de vie professionnelle dans un but d'épanouissement et de développement personnel et professionnel. Cet article n'a pas pour objectif de vous encourager à utiliser tel ou tel dispositif mais plutôt à vous montrer qu'il existe une multitude de possibilités au-delà des préjugés, sur ce sujet comme sur bien d'autres.