De qui ai-je besoin pour mon évolution professionnelle ? D'un conseiller ou d'un coach ? Comment savoir et faire la différence ?

J'ai récemment eu plusieurs expériences qui me montrent que la différence entre ces deux métiers n'est pas toujours bien perçue. Peut-être est-ce la conséquence d'un usage immodéré du terme « coaching »... mais cela est une autre histoire... Je vous propose pour l'instant d'explorer les attitudes typiques d'un conseiller et celles d'un coach dans trois moments de réflexion ou d'action d'un processus d'évolution ou de reconversion professionnelle.

1. Quand émerge l'envie d'une évolution professionnelle

Imaginons tout d'abord que vous êtes au tout début : vous vous interrogez sur votre avenir professionnel, vous sentez que votre situation actuelle ne vous convient pas et vous ressentez le besoin d'une évolution.

  • des personnes qui ont rencontré des conseillers dans cette phase m'ont rapporté des propos tels que : « à votre place, je ne changerais pas maintenant, le marché n'est pas favorable » ou « il vous faut déterminer précisément votre projet professionnel et faire votre CV en fonction de ce projet » ou « voici la liste des formations qui peuvent vous aider »
  • le coach professionnel adopte une position d'écoute et de challenge afin de permettre à son client de valider à la fois son besoin de changement et son besoin d'être accompagné par un tiers dans ce changement. Il questionnera son client sur ce qui lui pose vraiment problème dans sa situation actuelle au point qu'il souhaite la quitter et sur ce qu'il attend de son travail avec le coach de sorte à établir un contrat d'accompagnement.

2. Lorsque le temps vient de clarifier son projet d'évolution professionnelle

Un autre moment classique est celui où l'on a clairement pris conscience de la nécessité de changer. Notre décision est prise et validée mais il reste à répondre à la question : pour faire quoi ? C'est une phase où la réponse traditionnelle est apportée par la démarche du « bilan de compétences » et par les conseillers labellisés. Cette approche est utile pour faire le point, pour mettre en perspective son chemin professionnel, les compétences acquises et les motivations premières. Fondamentalement, l'approche se fonde sur l'histoire de la personne pour écrire l'avenir. Dans beaucoup de cas, c'est suffisant. Pour d'autres, il convient d'aller questionner plus avant certains ressentis, certaines envies non concrétisées pour ouvrir d'autres champs et cette ouverture peut conduire à des changements plus profonds. C'est dans la relation de coaching et la pratique du questionnement qui lui est propre que peuvent naître ces ouvertures.

3. Quand il s'agit de concrétiser son projet d'évolution professionnelle

Troisième moment : le projet est clarifié et il s'agit de le mettre en œuvre. Des besoins très différents apparaissent.

  • besoin d'un accompagnement pour faire un CV, rédiger une lettre, sélectionner des annonces, trouver une formation ? C'est le conseiller qui pourra répondre à vos attentes.
  • chez le coach, vous apporterez les problèmes qui se posent à vous dans la réalisation de votre projet et il vous mettra en position de trouver et de construire des solutions. Alors que le conseiller donne du poisson (« voici comment un CV est rédigé de façon efficace »), le coach apprend à construire la canne à pêche (« Compte tenu des compétences que vous souhaitez acquérir, quel type de formation vous conviendrait ? Sur quels critères allez-vous la sélectionner? Comment allez-vous vous y prendre pour trouver les informations sur les formations ? »).

Ces quelques exemples n'ont d'autre prétention que d'essayer de clarifier les différences de pratique et de relation entre conseil et coaching, développé aussi par Muriel dans son article sur les impostures du métier. En synthèse, la plus-value du conseiller réside dans l'apport direct d'une expertise sur le marché de l'emploi, sur la recherche d'emploi, sur la façon de créer une entreprise, sur les formations existantes, etc... et la valeur apportée par le coach est une expertise dans les processus de changement, sachant que pour changer réellement son environnement, il convient d'abord de changer soi-même, comme l'aurait pointé Gandhi avec le célèbre « be the change you wish to see in the world ».

J'espère que ces quelques lignes n'induisent pas de stéréotype et qu'elles contribuent à préciser les contours de deux formes de travail différentes qui correspondent à des attentes différentes.

Pour vous faire une idée plus précise, vous pouvez consultez notre article sur le coaching professionnel observé du point de vue du client.