La question de la réorientation professionnelle vous brûle les lèvres en cette veille de rentrée. Mais vous ne savez pas par quel bout vous y prendre ? Quelques pistes...
D’après une enquête estivale BVA et Visiplus, plus de la moitié des Français ont déjà envisagé, initié ou réalisé cette réorientation. Parmi eux, 51 % ont besoin de donner plus de sens à leur travail ou se sentir utile et 49 % veulent gagner en liberté ou équilibre de vie pro/perso.

Pourquoi cette volonté accrue de réorientation professionnelle ?

Le choix d’un nouveau projet professionnel prend une tournure existentielle pour un nombre croissant d’individus. Qui suis-je ? Quelle est ma mission de vie ? Ce que je fais est-il vraiment utile ou a-t-il un sens ? La période du confinement et le retour au travail ont révélé que l’activité pouvait se faire dans certains cas sans le personnel dédié, ce qui a réactivé la volonté de se réorienter dans un travail plus utile aux résultats concrets et visibles. En tant que coach en réorientation professionnelle, j’utilise beaucoup la démarche Ikigaï dans mes accompagnements. Je constate souvent que lorsque les personnes viennent me voir avec une problématique de sens au travail, leur sphère des besoins du monde est insuffisamment nourrie.

Ikigai

Une autre raison de vouloir se réorienter est l’évolution de plus en plus rapide du rapport au travail. Il faut se rappeler qu’au 20ème siècle, l’objectif du travail quotidien consistait simplement à gagner de l’argent pour acquérir la sécurité matérielle. Les temps ont bien changé et les raisons de vouloir se réorienter sont de plus en plus variées. L’économiste Maslow ne dirait pas le contraire avec sa pyramide des besoins. Désormais, les individus hésitent de moins en moins à réorienter leur carrière pour acquérir davantage d’occasions de partager, contribuer, créer de nouveaux liens d’appartenance sociale, gagner en estime et en reconnaissance, en stimulation intellectuelle, en qualité de vie…Mais attention, vouloir se réorienter ne veut pas dire pouvoir le faire…

Existe-t-il une méthode pour ne pas se perdre dans sa phase de réorientation professionnelle ?

Un de mes clients est salarié d’une grosse société : il occupe un poste bien payé, fait des horaires convenables, a un chef sympa. Cependant, il m’explique, en larmes, qu’il envisage une réorientation. Comment l’aider à gérer cette situation apparemment paradoxale ? Il est d’abord nécessaire de détecter s’il s’agit d’une simple mauvaise passe -du à un stress passager au travail ou à la maison- ou s’il s’agit d’un malaise plus profond.

Cette prise de recul est salutaire dans un 1er temps afin d’envisager une réorientation durable. La plupart du temps, il ne s’agit pas d’un caprice d’une génération gâtée de Millennials (18-35 ans). La personne est engluée dans sa situation et a soit trop d’idées, soit aucune idée car elle se sent comme dans un épais brouillard.

Idées pas claires

Comment faire pour se réorienter quand on n’a pas les idées claires ?

Il faut déjà se dire que c’est normal d’avoir les idées brouillées quand on arrive en séance de coaching. Le coach est justement à vos côtés pour vous aider, comme je le disais plus haut, à prendre de la hauteur par rapport à votre situation.. Une réorientation réussie ne pourra passer que par cette phase d’état des lieux. L’objectif des séances de coaching apparaîtra alors de manière plus claire et sera donc plus facile à atteindre. Je me tiens à votre disposition pour vous y aider. Se réorienter pour s’épanouir dans son travail par exemple n’est pas un objectif en lui-même. Ce serait plutôt une conséquence positive résultant d’un plan d’action mis en place au cours des séances.

Après cette phase de « débroussaillage » vient le temps de la connaissance de soi. Comment peut-on espérer se réorienter vers nouvelle voie si l’on ne s’est pas trouvé soi-même ?

mieux se connaître

Mieux se connaître facilite la réorientation professionnelle

La phase de (re)connaissance de soi est donc selon moi importante pour se réorienter de manière pertinente et en phase avec sa personnalité. Cette phase va permettre un meilleur alignement entre son mental (parfois envahissant), ses ressentis (parfois déprimants) et son corps (parfois douloureux).

Dans la méthode Ikigaï (schéma ci-dessus), l’analyse de vos goûts vous mènera vers des voies parfois laissées de côté par pudeur ou manque d’estime de vous. Parlons-en justement de l’estime de vous ! Elle en sera grandement rehaussée après avoir pris conscience de tous vos talents, beaucoup plus nombreux que vous ne l’imaginez. Des ressources insoupçonnées vont voir le jour. Veillez à les accepter et vous gagnerez en confiance. Le travail sur vos valeurs vous permettra ensuite de stabiliser et renforcer votre identité propre, votre moi profond. Ne dit-on pas que lorsque l’environnement est mouvant (et il l’est par nature), il est très apaisant de revenir à ses valeurs fondamentales ? Oui mais les connaissez-vous bien ? Vient en dernier lieu, last but not least, la phase de transfert de vos compétences actuelles pour les monétiser dans votre futur job. J’ai nommé la phase rémunération.

peur de réussir

Les mots clés ainsi mis en cohérence constitueront votre « fil rouge » de réorientation. Ils vous révéleront des pistes auxquelles vous n’aviez pas pensé….ou pas ! Il se peut que rien de nouveau ne s’offre à vous ou bien que votre « fil rouge » prenne un malin plaisir à se cacher …A ce moment-là, un travail sur les freins identifiés, comme les croyances limitantes, pendant la démarche peut alors commencer. Une de mes clientes m’a ainsi fait part de sa peur de…réussir !

La vision de soi pour donner du sens à son projet de réorientation professionnelle

mood board

Reprenez l’objectif fixé en début de coaching, après la phase de prise de recul. Examinez s’il vous motive toujours autant. A-t-il changé depuis que vous vous connaissez mieux ? Autorisez-vous maintenant à vous voir dans 6 mois, 1 an, 3 ans….Comment serez-vous, avez qui, dans quelles conditions… ? La visualisation peut aider par exemple à se projeter dans un futur idéal. Notez ensuite toutes les idées qui vous ont traversé. Ce but ultime sera votre vision. Vous devrez l’avoir toujours en tête au cours de votre réorientation. Vous pouvez même en faire un poster ou moodboard et l’accrocher bien en vue.

Peut-être ne l’atteindrez-vous jamais, mais l’idée est de vous diriger vers, car vous avez trouvé là une boussole de vie fiable, en accord avec toutes les parties de vous. Votre mission, si vous l’acceptez, sera de concevoir le plan d’action qui va bien avec. Utilisez des termes simples qui résonnent en vous et qui seront facilement déclinables en actions concrètes.

mission impossible

Mettre en place le plan d’action de votre réorientation

Effectivement, tout cela ne se fait pas d’un claquement de doigt et le mieux est bien sûr d’être accompagné dans cette phase délicate de réorientation.
J'aurai plaisir à vous guider sur ce chemin si vous le souhaitez.
Un plan d’action pour votre réorientation sera d’autant plus efficace qu’il sera bien délimité. On peut utiliser l’acronyme SMART pour s’en souvenir.

objectifs SMART

Spécifique : l’objectif doit être précis, compréhensible et avoir un résultat clair
Mesurable : les résultats doivent pouvoir être mesurés
Ambitieux : les efforts à faire pour atteindre l’objectif doivent être suffisants afin de ne pas le faire en dilettante (ou Acceptable, c’est-à-dire légal)
Réaliste : les objectifs doivent pouvoir être réalisables afin de ne pas vous démotiver
Temporellement défini : une date butoir doit être fixée pour atteindre l’objectif

Des ressources indispensables pour gérer votre réorientation professionnelle

Nous avons vu tout à l’heure que la capacité à reconnaître ses talents dans cette phase de réorientation est essentielle. Il s’agit là d’une ressource interne.

Les ressources externes sont tout aussi importantes car elles participeront à la réussite de votre projet de réorientation. Je citerai par exemple les personnes qui peuvent vous soutenir dans cette phase délicate et qui ne vont pas systématiquement projeter leurs propres peurs sur vous. Ce n’est pas le moment ! Vous pourrez leur en parler quand votre projet sera bien ficelé et que vous serez en mesure de le défendre avec conviction sur la base d'éléments précis sur votre capacité à le mener à bien.

Et de votre côté, avez-vous un projet de réorientation en tête, et où en êtes-vous ?

Je serais heureuse d’en discuter avec vous en commentaires ou de vive voix ! Et si l'article vous a plu, merci de le partager autour de vous.

Axelle Martinelli