Le mois de janvier 2015 touche à sa fin, et j’ai envie d’aborder aujourd’hui un thème qui m’a été inspiré des événements de ce début d'année où des personnes sont mortes pour avoir exprimé leurs idées. Malgré les menaces et la peur, elles ont continué et sont allées au bout de leurs convictions. Ces personnes sont un exemple pour tous ceux et celles qui ont envie, dans leur vie de tous les jours et leur vie professionnelle, d’aller au bout de leurs désirs. Alors, aujourd’hui je ne parlerai ni de politique, ni de religion. Je vais rester dans le domaine qui nous réunit tous sur ce blog, celui de la vie professionnelle et plus particulièrement de la reconversion professionnelle : je vais parler de prise de conscience, de prise de parole et de liberté d’action.

La peur de regarder nos désirs de reconversion en face

Vous avez pu le constater depuis de nombreux mois maintenant, sur le blog de Cap Cohérence vous avez la possibilité de prendre la parole, de commenter des articles, de poser des questions sur la reconversion professionnelle, de témoigner sur votre mal-être ou sur vos difficultés dans votre vie professionnelle. A chaque fois que vous posez une question, un coach vous répond et vous oriente. Vous êtes libres de vous exprimer, de vous raconter. Parfois votre démarche est anonyme, parfois non. Et c’est très bien ainsi ! Vous faites comme vous le sentez, vous êtes libres…

La démarche de se livrer sur un blog (ou même sur les réseaux sociaux) à travers un témoignage ou des questions, n’est pas anodine. C’est souvent lorsque l’on n’arrive pas à s’adresser à la bonne personne, que l’on s’adresse à plusieurs. Il est plus facile de parler à des milliers de personnes qu’à une seule, car cela n’engage à rien ! Il est plus facile de dire à la terre entière « je ne me sens pas bien dans mon travail » que de l’avouer à son patron ou à son entourage… Qu’est ce qui nous bloque ? De quoi a-t-on peur ? Qu’est-ce que nous n’osons pas dire ? Et a fortiori qu’est-ce que nous n’osons pas faire ? Finalement sommes-nous réellement libres de penser, de dire et de faire ?

Si vous arrivez sur le site Cap Cohérence, ce n’est pas par hasard ! Soit vous avez déjà en tête l’idée de changer de travail, soit l’idée est encore à l’état d’embryon, ou bien vous êtes juste curieux de ce que d’autres ont réussi à changer et vous commencez tout simplement à vous intéresser à cette idée… Bref, quelque chose commence à bouger en vous. Vous avez déjà fait le premier pas ! Il y a peut-être en vous un désir inconscient, celui de vous épanouir dans votre vie professionnelle, celui de réaliser votre rêve d’enfant, celui de changer de vie. Mais ce sont de grosses remises en question et les blocages sont nombreux, c’est pourquoi ce désir reste bien caché, parce que s’il se manifestait plus ouvertement il serait source de grosses angoisses. Signe que c’est encore trop tôt pour faire bouger les choses de manière directe. Lorsque ce désir remonte à la surface, souvent on ne le reconnaît pas parce qu’il est déformé. Il se présente sous la forme de difficultés professionnelles, de mal-être, de sentiment de n’être pas compris, pas reconnu. Ce qui le rend méconnaissable, est une émotion : la peur. La peur ne tue pas, heureusement, mais c’est tout comme…

Alors, que faire ?

Prendre conscience de nos peurs et de nos désirs

Dans un premier temps il s’agit de prendre conscience de son désir. La chose n’est pas aisée si l’on décide de se questionner tout seul. Il faut un regard extérieur, une oreille bienveillante, un miroir distant qui renvoie à soi ce que l’on a réussi à exprimer. Pour permettre justement la prise de conscience… C’est la fonction du coach ou de tout autre personne faisant figure de coach.

Dans un deuxième temps, il s’agit d’énoncer son désir, c’est-à-dire, mettre en mots une idée, et s’autoriser à l’entendre. Je pense à un coaché en particulier qui, après avoir exercé la profession d’avocat pendant de nombreuses années, s’était autorisé à exprimer un ras-le-bol du métier, et à reconnaître qu’il ne pouvait plus continuer à défendre et aider les autres, qu’il était arrivé à un rejet total de sa fonction. Au bout de plusieurs séances de coaching, il a pu enfin dire que son désir le plus profond était de s’occuper de lui et d’assouvir son besoin d’évasion : il voulait faire le tour du monde en voilier pendant un an ou deux… Cela ne s’est pas fait sans douleur ! Il a été très difficile pour lui d’accepter de ne plus être la personne altruiste que tout le monde admirait, et de se montrer un peu plus égoïste. Des personnes de son entourage se sont détournées de lui, cela a été le prix à payer. Mais il a été en accord avec ses valeurs, il s’est senti en cohérence et enfin libre d’être lui-même, et cette liberté n’a pas de prix justement. La peur de perdre l’estime et la reconnaissance de ses proches était ce qui le bloquait le plus.

Identifier les peurs soulevées par l'idée d'une reconversion

Pour arriver à être en accord avec soi-même il faut réussir à dépasser ses peurs, mais pour cela il va falloir les identifier pour évaluer les risques et les conséquences liées à un changement.

En effet, il existe toutes sortes de peurs que l’on peut ranger dans 2 catégories principales : celles qui face à un danger nous font fuir, et celles qui nous paralysent. En ce qui nous concerne, ce sont les peurs qui nous paralysent que nous devrons affronter.

Il y a par exemple la peur du changement. Le changement est une source de stress importante et est à l’origine d’un sentiment d’insécurité, à tel point que nous préférons rester où nous sommes et ne pas évoluer. La peur de l’inconnu également est très puissante, mieux vaut endurer un sort sinistre plutôt que d’affronter l’inconnu !

Il en existe d’autres, que nous n’allons pas détailler ici, mais toutes ont un point commun : elles empêchent d’agir. Travailler avec un coach permet de faire sauter les barrières et d’affronter ses peurs.

Oser parler de son désir de reconversion

L’étape suivante est de réussir à communiquer son désir. Il y a une différence entre énoncer et communiquer. L’énoncer, c’est pour soi, pour pouvoir l’entendre et se l’approprier. Communiquer, c’est pouvoir le dire à autrui. Exprimer son propre désir à autrui c’est montrer sa volonté et son engagement. Dire aux autres que je veux changer de métier et que je vais le faire, m’engage vis-à-vis des autres et j’aurai du mal à revenir en arrière. Si je ne le fais pas, pour qui je vais passer alors ? La communication donne du poids à mon désir, elle va le renforcer et me permettre de passer à l’action.

Passer à l'action vers sa reconversion

Enfin vient l’étape du passage à l’action. Finalement cette étape est celle qui est la plus facile à mettre en œuvre ! Le plus dur est passé. Les blocages ont sauté, les peurs, même si elles sont légitimes, n’empêchent plus d’avancer car des stratégies ont été mises en places pour les contourner ou faire avec. Et au bout du tunnel, le changement et la « nouvelle vie » !

Et tout ceci parce que nous avons osé exprimer notre désir ! Parce que nous sommes allés au bout de nos convictions et de nos idées.

Je ne dis pas que cela est simple, c’est pour cela qu’il ne faut surtout pas rester seul. Entourez-vous, faites-vous aider, pour que vous aussi vous puissiez dire, je le fais et je n’ai même pas peur !

Qui aujourd’hui osera communiquer son désir ici ? Je vous attends pour échanger avec vous.

Nadia Tandéo