Dans l’optique de mieux vivre sa vie, au travail et en dehors, il me semble que développer une philosophie de vie aidante est indispensable. Qu’en dites-vous ? Avant de partager mon point de vue sur le sujet, je voudrais préciser que quand je parle de philosophie de vie, je veux parler d’une manière de voir et de questionner son propre vécu et son rapport au monde.

Dans de précédents articles, nous avons vu comment le fait d’Etre Soi et de Tracer son propre Chemin nous menait collectivement à la Construction d’un Monde Meilleur. Mais souvent, malgré le mieux être que cela procure à celui qui se lance dans cette démarche, ce n’est pas suffisant.

Cela se traduit parfois par des remises en question assez violentes du type :

Remise en question

Et cette remise en question peut aboutir à des conclusions tout aussi brutales telles que « je ne suis pas fait pour le bonheur » ou « je suis un insatisfait chronique » ou...

Je crois que ce phénomène témoigne justement du besoin de se constituer une philosophie de vie. La vie nous confronte à de nombreux aléas, elle nous met face à de multiples incertitudes et nous agite de diverses douleurs, et il me semble que l’être humain que nous sommes a besoin d’une philosophie de vie pour le soutenir dans ses péripéties.

Nous avons besoin de développer un état d’esprit, une vision particulière de la vie pour trouver une forme de paix intérieure, pour trouver le calme d’une joie indépendante des événements. Plus qu’un ensemble de principes, c’est une sorte de sagesse que nous avons besoin de nous constituer et de transformer en attitude concrète dans notre quotidien.

A ma mesure, je voudrais partager avec vous quelques principes d’application d’une philosophie de vie que je trouve aidante et que je résumerais par l’image « plonger dans l’expérience ». Bien sûr, je compte sur vous pour partager votre propre philosophie de vie en commentaires !

Vous préférez utiliser vos oreilles plutôt que vos yeux ? Cet article est disponible en audioblog:

Une philosophie de vie pour faire face aux imprévus

Il y a une situation dans laquelle il est très facile de perdre ses moyens, sa joie et son entrain, c’est le contretemps.

contretemps et contrariétés

Certaines âmes bienveillantes vous diront qu’il faut « lâcher-prise ». Je n’aime pas cette expression. Parce que si je ne pense pas à ce qui se passe là dans mon présent, si je n’agis pas sur ma réalité, alors qu’est-ce que je fais à la place ?

En piochant dans les philosophies de vie des uns et des autres, j’ai personnellement retenu trois attitudes que je trouve particulièrement aidantes dans ce cas :

  1. Accueillir ce qui se passe
  2. Se concentrer sur ce qui dépend de Soi
  3. Se nourrir de l’expérience

On prête à Héraclite ce dicton : « seul le changement est permanent ». Je trouve que c’est un très bon résumé de ce que la vie réserve à nos ambitions, nos rêves et nos objectifs.

On a beau être bien avec soi-même, se mettre en mouvement dans une direction qui nous attire et se trouver des alliés pour faire le chemin, il se trouve toujours un changement pour venir se mettre en travers de notre chemin. Que ce soit les autres, les circonstances, ou pire…soi-même ! Tout peut évoluer, se modifier, et nous surprendre. Dans ces moments, certains optent pour le combat, d’autres pour la fuite, d’autres encore pour le repli sur soi. Malheureusement, aucun de ces comportements ne mène vers la réalisation de nos objectifs… Imaginez qu’un navigateur sorte son sabre pour combattre la tornade ou qu’il s’enferme dans sa cabine pour fuir les icebergs…

Le pire dans tout ça, c’est que ces changements ne poseraient pas problème, voire nous seraient totalement indifférents si nous n’avions pas l’envie de tracer notre route, de traverser cet océan, de nous épanouir, de réussir notre projet,… C’est là tout le paradoxe !

Je crois que c’est une option, mais j’en préfère une autre…

La première chose à faire dans ces moments d’après la philosophie de vie que je vous propose, c’est de poser un « oui » : « oui, les choses se passent ainsi. » Et je vous invite à vraiment formuler ce constat dans votre tête. En faisant ça, vous vous donnez du temps. Temps qui va vous permettre de reculer un tout petit peu pour pouvoir envisager votre marge d’action.

Ensuite, plutôt que de vous laisser embarquer dans des commentaires intérieurs sur la situation, revenez à cette question clé : qu’est-ce qui dépend de moi ?

Après tout, même dans la pire des situations il y a toujours quelque chose que l’on peut faire et qui ne dépend que de soi. Et en agissant ainsi, en se focalisant sur sa propre capacité d’action, sans s’attendre à faire changer ce qui est hors de portée ou hors de notre responsabilité, on retrouve le sentiment de piloter sa vie. On reprend les rênes du jeu.

Parfois cela prend un peu de temps de reprendre ses esprits et de rebondir. Alors pour se faciliter la vie, selon les cas, ça peut être aidant d’avoir imaginé une ou deux stratégies à l’avance, un plan B et un plan C, juste au cas où les choses changeraient. Vous, quels sont vos itinéraires bis pour vos grands buts de vie ? Les avez-vous identifiés ?

Enfin, une fois que vous avez agi, je vous invite à réfléchir aux enseignements que vous pouvez tirer de cette expérience désagréable. En quoi ce contretemps a-t-il fait de vous une meilleure personne ?

philosophie de vie - 1

Une philosophie de vie pour gérer les doutes et les hésitations

L’incertitude et le risque sont également deux caractéristiques de la vie qui amplifient le besoin d’une philosophie de vie adaptée pour nous aider à gérer les peurs, les doutes et les hésitations qu’elles génèrent.

En effet, quand il s’agit de se lancer dans la vie en affirmant qui on est et en s’exposant à travers une action, il est naturel de se sentir freiné par tout un panel d’émotions et de pensées diverses. Le contraire serait même inquiétant !

Je dis souvent que j’aime bien ces « blocages ». Pour moi, ils ne sont rien d’autres que des messages que nos protecteurs internes nous adressent et c’est un enseignement utile à incorporer dans une philosophie de vie ! Parce qu’il suffit souvent de les écouter pour en découvrir la pertinence. Loin d’être « idiots » ou « handicapants » comme je l’entends souvent, ces « freins » sont au contraire de formidables opportunités de mieux intégrer les différentes parties de votre être dans vos actions.

En application de cette philosophie, je vous encourage donc à cesser de lutter contre vous-même pour aller à la rencontre de vos peurs et de vos doutes, explorer leurs points de vue et révéler les questions qu’elles vous posent. Si vous les écoutez, ces messagers vous donneront certainement un regard lucide sur les conséquences possibles des changements que vous imaginez. Utilisés en amont d’un changement, ils sauront vous aiguiller pour mettre en place des mesures de protection bien utiles.

Et si vous avez tendance à tourner en rond dans votre tête, alors il est temps de passer à l’action. Vous pouvez mener tous les combats que vous voulez dans votre tête, il n’y a qu’une seule façon de gérer le risque et c’est dans l’action, car c’est le seul endroit où il se trouve. Imaginez un empereur Romain qui se serait contenté de prévoir des stratégies sans jamais lancer ses troupes sur le terrain…

Oui, agir, c’est prendre un risque. Mais ne pas agir, c’est risquer à coup sûr de faire du surplace ! Voilà un autre enseignement pour une philosophie de vie aidante. Vouloir maîtriser un danger hypothétique, c’est comme vouloir avoir confiance en soi avant de faire quelque chose, ce n’est pas possible ! Si vous voulez vous sentir capable de faire quelque chose, vous devez vous en apporter la preuve. Et celle-ci ne peut venir qu’après avoir mis vos capacités à l’épreuve, dans l’action. Donc, remettons les choses dans le bon ordre :

Gérer le risque

Et évidemment, vous allez avoir des problèmes à gérer. Et ce sera désagréable. Mais c’est la seule façon d’avancer. C’est en s’autorisant à se tromper et à recommencer que l’être humain s’est développé. Et c’est vrai pour chaque être humain à l’échelle de sa propre vie. Il n’y a qu’en plongeant dans l’action que l’on devient apte à résoudre les difficultés qui se présentent, à modifier sa trajectoire, à réévaluer ses options, à affronter les dangers… Qui a dit qu’une philosophie de vie était nécessairement agréable à mettre en œuvre ?! :)

Enfin, pour équilibrer cette dynamique et permettre à l’ego de survivre, je trouve important de se créer également des refuges. Des lieux, des personnes, des souvenirs ou des personnages intérieurs qui vous procurent un sentiment de sécurité lorsque vous les convoquez. Ce qu’on appelle en coaching des ancres ressources.

Donc, si je résume, lorsque vous êtes en prise avec le futur, ce temps qui n’existera jamais mais qui a le don de nous faire frémir, voilà les trois attitudes qui découlent d’une philosophie de vie aidante à mes yeux :

  1. Ecouter les questions que posent les émotions
  2. Passer à l’action et gérer les problèmes quand ils se présentent
  3. Se créer des refuges où l’on se sent en sécurité

Philosophie de vie - 2

Une philosophie de vie pour faire taire le critique intérieur

Se battre avec le présent et le futur représente certainement des difficultés, mais tout cela serait-il vraiment problématique si nous n’avions pas aussi à nous battre avec notre passé ?

Vous savez ces petits démons, sortis tout droit de notre expérience, qui nous jugent en permanence et se régalent de nous faire tourner en bourrique à la moindre occasion ! En matière de philosophie de vie, on se demande quelle est la leur ! Ces critiques intérieurs sont très forts pour nous crier que « nous ne sommes pas assez ». Cachés dans l’ombre, ils nous observent, nous regardent faire de gros efforts pour nous sentir bien. Et à la moindre opportunité, BAM ! Le petit juge grincheux sort sa question qui tue, sa remarque cynique, son commentaire désobligeant. C’est comme s’ils se délectaient de nos douleurs et ne pouvaient s’empêcher de les transformer en souffrance.

On sait bien pourtant qu’il est important d’être bienveillant envers soi-même, on sait bien qu’on fait du mieux qu’on peut, on sait aussi que certains jours sont meilleurs que d’autres et que c’est ainsi. Oui, on le sait, mais ça ne change rien. Ce critique intérieur croit détenir la vérité et il nous l’assène à coups de couteaux dans le dos !

Que faire alors ?

Se méfier… Se méfier de nos constructions et prêter attention à nos comportements. Et quand pointent la violence, la démission ou la résignation, mieux vaut tirer la sonnette d’alarme : on est en déséquilibre, on s’est perdu quelque part en chemin et le méchant juge a pris le pouvoir. Il faut décoder le message :

comportements déséquilibres

Quelle que soit l’attitude que l’on adopte parmi ces trois, elle nous enchaîne plus qu’elle ne nous libère et pour s’en préserver, il me semble utile de revenir à la seule et unique vérité qui soit : il n’y a pas de vérité !

En terme de philosophie de vie, cela revient à refuser la souffrance créée par le mental. Autrement dit, se rappeler que tout ce que dit notre bavard intérieur, toutes les histoires que l’on crée dans notre tête pour donner du sens à ce que l’on fait et à ce que l’on est, tout ça n’est qu’une construction. On peut donc les déconstruire, les reconstruire ou les modifier comme bon nous semble. Nous n’avons pas besoin de nous accrocher fermement à une trajectoire, à un objectif ou même à une image de Soi parce qu’elles n’existent pas « pour de vrai ». Ce ne sont que des formes que l’on a imaginées pour s’aider à interagir avec le monde. Si elles ne sont plus adaptées, libre à nous de les changer, comme on change de chaussures quand on change de saison.

De toute façon, ces plans que l’on s’est construits appartiennent au passé, nous ne pouvions pas, à l’époque, présager de ce que serait le futur, et le seul temps que l’on puisse vivre étant le présent, il est plus astucieux de s’y abandonner que de vouloir à tout prix y faire rentrer des schémas dépassés. N’en déplaise à notre critique, rester en contact avec la vie et avec notre environnement reste donc la meilleure option quitte à décevoir ses attentes.

Deux attitudes s’accordent donc avec cette philosophie de vie là :

1) Remettre en question les jugements que l’on pose sur soi-même en revenant aux faits

2) Se fabriquer et adopter des histoires aidantes sur soi !

Philosophie de vie 3

Une philosophie de vie pour savourer l’instant présent quand ça va bien

« En voyage il est surement utile de savoir où on va ou de connaître de façon générale la direction que l’on emprunte. Mais n’oubliez pas que la seule chose qui soit réelle dans votre périple en somme, c’est le pas que vous faites en ce moment. C’est la seule chose qui existe vraiment. » Eckhart Tolle - Le pouvoir du moment présent.

Ce serait dommage de parler de philosophie de vie sans parler du rapport à l’instant présent qui est, comme l’image très bien Eckhart Tolle, la seule chose qui soit réelle dans notre tentative de trouver notre place dans ce monde !

Alors bien que d’autres soient bien plus qualifiés que moi pour parler de cette expérience de transcendance du soi et d’unification à un tout dans le contact à l’instant présent, je voudrais conclure en partageant avec vous quelques attitudes que je trouve aidantes dans l’esprit d’une philosophie de vie.

1) Prendre contact avec le présent via le corps

Que ce soit à travers la méditation, l’activité physique, la dégustation d’un bon repas, l’écoute d’une mélodie, la contemplation d’une œuvre d’art,… Connectez votre cerveau à votre corps, placez votre attention sur l’interaction entre vous et votre environnement, prenez conscience de la porosité de la frontière qui existe entre Vous et l’extérieur et savourez ces instants. Vous êtes là maintenant.

2) S’oublier pour laisser la vie couler à travers soi

« Pas de soi, pas de problème » Le cerveau de bouddha Rick Hanson.

Voilà un adage pour compléter votre philosophie de vie utilement ! Pratiquez ces activités dans lesquelles vous avez tendance à vous oublier, celles qui vous font entrer dans l’état de flow. En vous absorbant dans votre tâche, vous couperez court au discours intérieur pour extérioriser ce qui se trouve à l’intérieur. Vous créez ainsi un flux d’énergie positif autour de vous tout en étant pleinement présent.

3) Se dépouiller des préoccupations, des obligations, des objets, des échéances…

Face à la conscience des enjeux de l’humanité aujourd’hui, une philosophie ancienne refait surface. Celle du dépouillement. Pierre Rhabi et consorts parlent de sobriété heureuse à travers un dépouillement matériel, je propose d’aller plus loin vers une modération dans notre façon de surcharger notre cerveau, notre agenda et notre vie en général. Se défaire de toutes ces choses superflues que nous faisons ou pensons sans même les savourer est aussi une bonne façon de redonner de la place à ce qui compte vraiment.

Et c’est peut-être le principal enjeu d’une philosophie de vie. Tendre non pas vers un bonheur absolu déconnecté du réel tel qu’on peut le fantasmer mais plutôt vers une sorte de sagesse qui nous permettrait à la fois de vivre intensément et de nous centrer sur ce qui compte vraiment, quels que soient les événements que l’on traverse.

Pour résumer ce long article, voici donc à quoi ressemblent les attitudes aidantes qui découlent de cette philosophie de vie que je vous expose :

Philosophie de vie

Bien sûr, dans cette philosophie de vie, c’est à chacun de doser ces attitudes en respectant son énergie dans l’instant. Ainsi, si je respecte mieux ce qui se passe en moi, non seulement, je suis plus présent mais je peux aussi mieux accepter que l’autre en fasse autant. Je nous permets ainsi de mieux vivre ensemble.

Vous l’aurez compris, opter pour une philosophie aidante, pour moi, c’est avant tout plonger dans votre expérience, au plus près de ce que la vie vous offre ; c'est maintenir un engagement dans la vie sur un fond de détachement ; c'est penser et agir sans pour autant s'agripper à ce qu'on pense et à ce qu'on fait. Mais c’est bien à vous de choisir la vôtre. Et si vous avez besoin d’aide pour l’ajuster ou la mettre en application, votre coach est là pour vous y aider. :)

Enfin, je profite de cet article pour remercier ceux qui ont su m’inspirer pour me constituer ma propre philosophie de vie à travers leurs discours et leurs travaux et notamment Alexandre Jollien, Paul Watzlawick, Christophe André, Alexandre Jodorowsky et Rick Hanson.

Au plaisir de philosopher avec vous,

Annabelle pour Cap Cohérence